La presse régionale a abondamment relayée l’inauguration du nouveau campus de l’EDHEC et les communiqués de presse de l’EDHEC ont été utilisés avec beaucoup de bienveillance.
En effet, aucune critique n’a été émise dans la presse sur l’inquiétant développement des formes inférieures d’enseignement supérieur. Notre région tout comme elle est très bien classée pour l’alcoolisme ou le cancer l’est aussi pour le développement de l’enseignement supérieur privé.
Pourtant un tel développement est au antipodes de l’intérêt général. Ce type d’établissement qui tire l’essentiel de ses financements de l’argent public ne sert qu’à la reproduction sociale d’une classe dominante. C’est un frein très puissant à la mixité sociale dans l’enseignement supérieur. Tout comme le fonctionnement passé de l’EDHEC, le nouveau site sera financé via les financement publics passés, présents et futurs.
Si cette pathologie de l’enseignement supérieur est si développée dans la région c’est notamment car elle bénéficie depuis des temps forts anciens du soutien inconditionnel du patronat local et des principaux dirigeants des collectivités locales.
Pourtant ce n’est pas dans l’enseignement ou la recherche que ces établissement excellent (dans ces deux domaines ils frisent la médiocrité) mais dans la ségrégation sociale. On choisit ces établissement au ticket d’entrée couteux car cela permet de rester « entre soi », de ne pas frayer avec le « petit peuple ». En plus rester au sein de cette communauté de possédant permet de bénéficier des réseaux qui sont ici très présents. Heureusement qu’il y a ces réseaux car ce n’est pas avec ce qui est enseigné que ces étudiants peuvent se distinguer. Pour le cas de l’EDHEC, le niveau après 5 ans est bien inférieur a ce que l’on trouvera au sortir d’une licence d’économie, à Lille1, par exemple.
Cette inauguration est aussi symptomatique de la prédominance de l’apparence sur le fond. Prenez un établissent privé assez moyen mais jouissant d’une bonne réputation, dotez le de beaux locaux au milieu d’un joli parc et il sera considéré comme étant de grande qualité.
Le seul élément qui rehausse un peu le niveau de ces établissement régionaux, ce sont des enseignants-chercheurs en poste dans de vrais universités qui y donnent quelques heures de cours de temps en temps, attirés par les rémunération un peu supérieure que la classe privilégie est prête a leur accorder pour s’acheter un peu de qualité.
Pourtant, organiser rationnellement l’enseignement supérieur serait simple : on regroupe tout dans les universités. Cela restaurerait une vraie mixité sociale, offrirais à tous un enseignement de qualité et permettrais une utilisation plus efficace de l’argent public.