Après 5 années de sarkozysme exacerbé, l’extrême droite française se porte bien, comme en témoigne par exemple le score important réalisé par le Front National aux dernières élections. La politique réactionnaire menée par le gouvernement Ayrault/Valls (expulsions records de sans-papiers, démantèlements des camps de roms…) nous laisse peu optimistes quant à cette évolution.
Les universités ne sont pas en reste quant à l’implantation des diverses organisations réactionnaires. Rappelons-nous, en effet, des tentatives d’intrusions du Front National de la Jeunesse lors d’assemblées générales étudiantes sur Lille3 pendant le mouvement des retraites en 2010, ou le rassemblement à Pont-de-Bois de l’organisation identitaire « Opstaan » contre ce même mouvement social quelques semaines après.
Aux élections CROUS de Novembre dernier, la liste de l’UNI a obtenu un siège, ce qui a permis l’élection de Aurélien Verhassel, en qualité de suppléant au CA du CROUS. Ce dernier est un militant du groupuscule fasciste « Génération Identitaire », et a déjà été condamné pour ratonnade en 2004. Nous avons déjà souligné, à plusieurs reprises, les dérives de l’UNI, ainsi que de sa façade universitaire : le Mét. Toutefois, la présence d’un activiste fasciste sur une liste étudiante est beaucoup plus surprenante quand il s’agit d’une liste… de l’UNEF !
En effet, au CEVU de l’université de Lille3, a été amené à siéger Manoël Cantault, élu en Avril dernier sur les listes de l’UNEF. Manoël Cantault a milité au sein de l’UNEF sur Lille3. Toutefois, il a aussi monté sur cette même université le « Mouvement France Citoyenne » en 2011, une organisation fasciste, dont l’une des revendications était de placer les immigré-e-s dans des « camps » (sic) et de les faire travailler sans rémunération pour le compte de l’État français. Il avait déjà monté quelques années auparavant une organisation royaliste.
Un simple coup d’œil sur son profil facebook fournit un aperçu de son l’activité militante : il « like » par exemple les pages « Front National de la Jeunesse », « Marine Le Pen », « Gilbert Collard », « Bruno Gollnisch » ou encore « Union pour un Mouvement Royaliste ».
SUD Étudiant Lille est une organisation syndicale très investie dans le combat antifasciste. En faisant élire un activiste de « Génération Identitaire », l’UNI-Mét ne fait que dévoiler son vrai visage : une organisation classée à (l’extrême) droite, ennemie des étudiant-e-s, des précaires, des travailleurs et travailleuses, et qui lutte pour vendre l’université au patronat. Toutefois, que penser d’un fasciste élu sur une liste UNEF ?
Les dérives de l’AGE de l’UNEF Lille avaient déjà été soulignées par notre organisation dans un communiqué en Octobre dernier, où nous faisions écho de faits d’insultes et de harcèlement de la part de leurs membres (et notamment de leurs responsables) sur des syndicalistes de SUD Étudiant. Il nous apparaît que cette structure fait preuve, une fois de plus, de dérives inquiétantes.
Quoiqu’il en soit, SUD Étudiant Lille réaffirme fermement son combat antifasciste, sa volonté de lutter contre les discriminations (sexisme, racisme, homophobie, handiphobie…) qui sévissent à l’université ou ailleurs, et la défense d’un modèle d’enseignement supérieur public, laïque, critique, gratuit et ouvert à tous et toutes.