Communiqué de la fédération Solidaires Étudiant-e-s
Lundi, un campement a été évacué avec violences par les forces de l’ordre sur le campus de l’Université Lille 1 à Villeneuve d’Ascq. Le collectif de solidarité avec les Rroms et le syndicat SUD Étudiant-e Lille avaient, en dernier recours, proposé d’héberger, avec l’accord de l’intersyndicale (SUD-Solidaires, CGT, CFDT, FO, FSU, UNSA, CFE-CGC), une centaine de Rroms, dont la moitié d’enfants, dans l’actuelle Bourse du Travail de Lille-Fives.
Mardi, les syndicats ont ouvert l’ancienne bourse du travail pour permettre aux Rroms d’occuper ce bâtiment vacant. La police est intervenue, et les Rroms ont dû repartir pour une deuxième puis une troisième nuit à la Bourse du Travail.
La préfecture puis le Conseil général et la Mairie ont reçu tour à tour l’intersyndicale, sans jamais proposer de solution. Aujourd’hui, l’intersyndicale demande à ce qu’une table ronde avec les institutions, les syndicats et les associations soit ouverte pour trouver des solutions.
La situation est intenable, et l’État se retrouve dans l’illégalité. En effet, s’appuyant sur une ordonnance du Conseil d’État (12 février 2012, qui place le droit à l’hébergement d’urgence en liberté fondamentale) et une décision du juge des référés de Lyon du 4 avril 2013 sur le fondement de l’article L 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles qui édicte que : « toute personne en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment à un dispositif d’hébergement d’urgence », les syndicats exigent que des solutions soient trouvées immédiatement par les autorités publiques.
De plus, les syndicats demandent à ce qu’une évaluation globale de la situation sanitaire et sociale des 50 enfants et de leurs familles, actuellement accueillies à la Bourse du travail, soit faite par les services de l’aide sociale à l’enfance du Conseil Général du Nord.
La situation est aujourd’hui intenable et, si l’élan de solidarité qui s’est manifesté est important, les autorités refusent encore aujourd’hui d’apporter des solutions, alors que les caravanes ont été saisies et que les Rroms se retrouvent sans toit.
La mobilisation continue et la solidarité est plus que jamais nécessaire face à cette situation inacceptable.