Des assemblés générales contre la loi sur l’autonomie auront lieu Mercredi 10 Octobre à 12h30 au bâtiment M1 amphi Archimède à Lille1, Mardi 9 Octobre bâtiment B amphi A à Lille3 et une autre à Lille2 .
Profitant des vacances, le gouvernement a fait passé sa loi relative aux libertés et responsabilités des universités (dite LRU). Cette loi concrétise un certain nombre d’attaques contre l’université publique :
- l’orientation active et la professionalisationContenue dans le rapport Hetzel que nous dénoncions déjà l’an passé, l’orientation active est la création d’une nouvelle forme de sélection sociale. L’objectif est d’indiquer aux lycéen-ne-s les filières qu’ils doivent choisir, sachant que ces filières seront désignés en fonction d’indicateurs économiques, donc en fonction de besoins temporaires du patronat. Dans la même logique, le code de l’éducation a été modifié pour faire apparaître « l’insertion professionnelle » dans les objectifs essentiels de l’éducation… De fait, cette loi permet aux représentants du monde économique de s’ingérer toujours plus dans l’éducation, et de redéfinir les contenus des formations en fonction de leurs besoins temporaires.
- la réforme des cadres de gestion de l’universitéEn premier lieu, il s’agit de donner la toute puissance aux président-e-s des universités, pour faire de lui un manager dirigeant son université comme une entreprise. Il sera ainsi en mesure de choisir lui même le personnel de l’université (risque de clientélisme) et d’en définir les contrats : cette loi engendre donc un risque de précarisation des personnels de l’université… De plus, le conseil d’administration (CA) déchargé d’un certain nombre de ses fonctions sera nettement restreint. Alors qu’il compte aujourd’hui entre 50 et 60 membres, il n’en compterait plus qu’entre 20 et 30. Parmi ses membres, on ne trouverait plus qu’entre 3 et 5 étudiant-e-s… Alors que le nombre de personnalités extérieures à l’université pourrait représenter jusqu’à 40% du CA. De plus, on sait que ces personnalités seront principalement des membres du monde économique (Medef, chambres de commerce, etc)…
- l’autonomie pédagogiqueCette autonomisation casse par la même occasion le cadre national des formations, ainsi un diplôme obtenu à Rennes n’aura ni le même contenu ni la même valeur que ceux obtenus à Paris ou Lyon… Il s’agit ainsi d’une casse dissimulée du droit du travail, puisque les conventions collectives reconnaissent souvent les mêmes droits en fonction d’un même diplôme… La distinction entre la recherche et l’enseignement est accrue, de fait il sera désormais possible de supprimer des formations jugées non rentables. De plus, la distinction entre enseignement et recherche se trouve renforcée : la licence court donc le risque d’être dévaluée, et détachée des masters et de la recherche…
- l’autonomie financièreDe plus, les président-e-s auront pour mission la gestion du budget et du patrimoine de l’université. Les risques sont donc clairs : augmentation des frais d’inscriptions des étudiant-e-s afin de compenser le désengagement de l’Etat et d’assumer la mise en compétition des universités, programmée par cette loi. Les quelques entreprises qui accepteront de financer l’université ne le feront pas sans contrepartie, et contribueront à mettre en place une soumission des formations aux besoins économiques du patronat et des industries locales…
Nous avons toujours défendu une université publique de qualité, gratuite et ouverte à tou-te-s. C’est pour cette raison que nous appelons les étudiant-e-s, lycéen-ne-s et personnels à se réunir en Assemblées Générales pour lutter contre cette réforme libérale qui ne répond en aucun cas aux besoins actuels de l’université.