Présence de la communauté roms sur le campus de Lille1 : climat nauséabond, dénonciations et racisme ordinaire


Depuis plusieurs années, des roms trouvent refuge aux alentours du campus de Lille 1. Dans la fin de l’année 2012, en parallèle des politiques discriminatoires menées par le gouvernement « socialiste » Hollande/Ayrault/Valls (dont le seul résultat fut la précarisation des populations concernées), les camps de roms se sont multipliés.

Le 31 janvier, sans concertation aucune ni préavis, les camps ont été « concentrés » en un seul, à grands coups de fourgons de CRS. Suite à ces événements, certains étudiants se sont rapprochés des habitants du camp et ont créé des liens avec ces derniers. Un collectif de soutien aux roms présents sur le campus de Cité Scientifique s’est monté.

Au fur et à mesure, quelques enfants roms ont commencé à fréquenter le collectif, ainsi que la MDE, où le collectif se réunit de manière régulière.

Incitation à la dénonciation

Toutefois, le personnel de la MDE s’est vu contraint par l’administration de l’université de prévenir de manière systématique la présence d’enfants roms dans le bâtiment. Le responsable administratif de la MDE, Éric Bross, collabore ainsi étroitement avec les services de sécurité, pour dénoncer la présence de ces derniers. De plus, il cherche à intimider les étudiants, associatifs et syndicalistes, qui s’impliquent dans le collectif de soutien aux roms. De la même manière, les personnels de l’université qui refusent la politique raciste de dénonciation se voient intimidés et/ou sanctionnés.

De ce fait, les agents de sécurité se voient contraints d’expulser des gamins qui jouent au babyfoot. Pourtant,ces agents de sécurité nous ont déjà signifié que, depuis que les enfants fréquentent la MDE, les relations entre les étudiants et la population roms s’est grandement améliorée. L’intervention des agents de sécurité est inutile et absurde. Elle ne règle en rien les problèmes rencontrés par les uns ou les autres, et elle occupe inutilement le temps des agents de sécurité, qui ont autre chose à foutre. De plus, les étudiants, au quotidien, à la MDE, ne sont pas dérangés par la présence des enfants roms, qui passent le plus clair de leur temps à jouer au babyfoot.

Les tensions à la MDE : l’arbre qui cache la forêt.

Si ces événements liés à la MDE sont profondément inquiétants, ils sont révélateurs de la façon dont la question des roms est traitée par les différentes instances universitaires.

Dans les conseils universitaires, un certain nombre d’élus (ou de personnalités non-élues !) ne font pas dans la dentelle entre les pires clichés racistes et la xénophobie assumée. Marie-Josée Aymée par exemple, la représentante du MEDEF au CA, invite ainsi les étudiants à se mobiliser… pour se protéger des éventuelles agressions sexuelles !

Il est de plus en plus insupportable de subir ces agissements racistes et cette tension xénophobe au sein de l’université. Il est nécessaire, à l’échelle de l’université, de trouver des espaces de dialogue entre la communauté universitaire et la population roms présente sur le campus. C’est clairement le rôle que se donne le collectif de soutien aux roms de Cité Scientifique.

Les roms en quelques chiffres : sortir des clichés !

→ Les roms ne sont, ni des gitans, ni des manouches. Ce ne sont pas des gens du voyage. Ils sont dans leur immense majorité sédentaires. Ils veulent avant tout avoir une maison, un travail et scolariser leurs enfants. Ils sont toutefois victimes de discriminations. La politique raciste menée par les différents gouvernements européens ne leur facilite pas la tache.

→ Ils constituent une population de 8 à 12 millions de personnes, dispersée en Europe.

→ La France, pays des droits de l’Homme, ne respecte souvent pas ses propres lois, par exemple en empêchant les enfants roms d’être scolarisés (la mairie de Villeneuve d’Ascq freine les procédures de scolarisation…). Sur le campement de Cité Scientifique, seuls 10 enfants, sur une petite centaine, sont scolarisés.

Nous revendiquons :

→ Que cessent les pratiques de dénonciation racistes orchestrées par l’université.

→ Que cesse la pression exercée à l’encontre des étudiants, des associations et des personnels qui essaient de soutenir la population roms ou qui refusent les directives racistes de l’administration.

→ La mise en place d’un dialogue entre l’université, les associations de soutien aux roms, les pouvoirs publics, et les premiers concernés : la population roms elle même.

Contacts presse :

Cécile : 06 20 52 65 98

Nicolas : 06 95 51 32 42

William : 06 09 11 20 95

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