Ce jeudi 11 octobre 2018, nos 5 élu.e.s SUD, les 3 élu.e.s Up ! et l’élue Paliens Engagés ont rencontré le Directeur afin de préparer le Conseil d’Administration du 19 octobre. Cette réunion permet à M. Lengaigne de nous expliquer les différents points qu’il présentera face au Conseil, elle est aussi l’occasion pour nous de (tenter de) faire remonter les sujets que nous défendons.
Election du directeur : On garde les mêmes et on recommence ?
Lengaigne ayant annoncé sa démission le mois dernier, il nous a déclaré en début de réunion vouloir partir de manière propre et « assurer une sorte de gouvernance stable et cohérente ». Il nous a donc présenté le calendrier électoral pour élire le ou la prochain.e directeur.ice de Sciences Po Lille. La date provisoire de l’élection est le samedi 12 janvier, Benoît Lengaigne restera cependant au poste de direction jusqu’au 28 février 2019, pour permettre un mois de passation avec son ou sa successeur.se. Quant au calendrier électoral des élu.e.s étudiant.e.s, il n’est pas encore fixé par souci de logistique. Le directeur souhaite que les élections s’organisent le même jour que celui du CROUS, prévues entre le 18 novembre et 30 novembre.
Mais la position “stable et cohérente” du directeur en cache une autre. En février doivent être renouvelées les six personnalités extérieures, soit six personnes émanant de la “société civile”, nommées par le recteur de l’Académie sur proposition du Conseil d’Administration. Tou.te.s les autres élu.e.s au CA des trois collèges ( personnels, enseignant.e.s et étudiant.e.s) auront, quand à elles et eux, été renouvelé.e.s aux alentours de novembre. L’élection de la nouvelle direction est donc prévue AVANT le renouvellement de ces personnalités dans un CA dont elles ne feront plus partie quelques semaines plus tard. Leur nombre représente un poids fort dans cette élection et les personnalités actuelles ont toujours voté et voteront encore dans le sens de la direction. Le renouvellement de ces personnalités doit se faire avant la démission M. Lengaigne, dans un soucis de cohérence.
Enfin, nous avons tenu à la nomination de la ou du référent.e égalité dans le cadre de la Charte égalité de genre au prochain Conseil d’Administration. M. Lengaigne nous a répondu qu’il n’était pas stratégique de la ou le nommer avant son départ. On perdrait selon lui l’opportunité de lui donner une place beaucoup plus importante avec l’arrivée du prochain ou de la prochaine directeur.ice. Nous entendons ces arguments mais nous considérons que nommer le ou la référent.e au prochain CA est une sécurité pour la pérennité de la Charte et permettrait de l’appliquer concrètement aujourd’hui, alors qu’elle a été adoptée il y a un an. Le directeur nous a finalement déclaré vouloir réfléchir à une solution.
La position du directeur est donc ambivalente : son argument est qu’un.e référent.e qui ne serait pas appuyé.e par le nouveau ou nouvelle directeur.ice n’aurait pas une position assez importante et donc pas assez de pouvoir, tout en voulant faire élire la nouvelle direction par des personnalités qui ne siégeront pas durant son mandat et qui ne seront pas représentatives du CA renouvelé.
Sexisme, commission disciplinaire et responsable égalité : Il faut que ça bouge, mais pas trop vite
A été abordée la décision de saisir la section disciplinaire de l’établissement pour des blagues faites sur des viols au WEI découvertes dans un groupe Facebook. (Voir notre article : http://www.sudetudiantlille.org/2018/10/commission-disciplinaire-peut-mieux-faire/ ). Or il n’existe pas de président.e de la section disciplinaire : le directeur souhaite ainsi le/la faire élire au prochain CA afin de la saisir le plus rapidement possible. M. Lengaigne ajoute que la deuxième difficulté réside dans la composition de la section disciplinaire où 6 élu.e.s étudiant.e.s siègent mais ces dernier.ère.s ne seront probablement plus élu.e.s au prochaines élections. Une affaire comme celle-ci peut prendre un mois et demi de travail et on ne peut pas envisager de changer les membres de la section au cours de son règlement nous a-t-il dit. Une autre solution serait d’attendre les prochaines élections étudiant.e.s pour saisir la section disciplinaire, mais elle est insatisfaisante et enlise l’affaire. Une situation floue que nous espérons vite élucidée.
Nous avons ensuite pris la parole pour défendre les différents points du jour que nous souhaitions présenter au prochain CA. L’enjeu est de convaincre le directeur de les porter afin que des décisions puissent être votées. Notre demande pour un accès libre aux ascenseurs n’a pas été entendue. Mesure impossible à cause du plan Vigipirate selon M. Lengaigne. Peu convaincu.e.s par cet argument, notre revendication consistait à permettre l’accessibilité sans badge à tous les ascenseurs, notamment pour les personnes en situation de handicap momentané ou personnes handicapées visiteuses de l’école. Nous considérons que les personnes en situation de handicap physique subissent déjà assez l’état de dépendance à autrui imposé par notre société, pour que cette limite à l’autonomie soit reproduite à Sciences Po Lille. Chacun.e doit pouvoir être libre de circuler dans l’établissement sans en demander l’autorisation.
A la demande des étudiant.e.s et suite au nouveau système payant de l’imprimante, nous voulions connaître le budget des impressions de l’année dernière, et une justification du prix des copies que tou.te.s ne comprennent pas forcément. M. Lengaigne nous a répondu que ce système a été installé pour empêcher l’usure des imprimantes qui représente un coût considérable. Nous avons relevé le problème du prix trop élevé des copies et des 500 copies offertes gracieusement mais insuffisantes pour une année. Nous réclamons une augmentation de ce stock.
Le système de notation : ça ne fonctionne toujours pas
Nous avons aussi mis le doigt sur le système de notation défectueux et le paradoxe de cette mesure qui comptait faire évoluer la manière d’évaluer les étudiant.e.s et ne fait finalement que traduire des lettres en chiffres. Les étudiant.e.s en 2A en vue de leur 3ème année à l’étranger, sont en colères car ils et elles se retrouvent avec des F réduits à des 0 sur leurs bulletins de notes, qui passent mal à l’international. Nous avons voté l’année dernière pour la continuité de cette réforme avec la promesse d’un système de notation entièrement par lettre. Nous savons aujourd’hui que rien n’a été fait dans cette direction. L’absence de logiciel en France permettant de faire des moyennes en lettre est la seule réponse indécente que nous propose M. Mardellat, directeur des relations internationales et un des instigateurs de ce nouveau système. Nous exigeons soit le retour au système d’avant, soit à un système de notation entièrement en lettre. Cette situation d’entre deux est intolérable et nous ne pouvons pas permettre à la direction de continuer à jouer plus longtemps avec les notes des étudiant.e.s.
Benoît Lengaigne a abordé par la suite divers points :
- le projet d’extension de la bibliothèque a un peu avancé. La Mairie de Lille aurait proposé la location du deuxième étage à un prix inférieur au marché, mais le coût de la rénovation restera aux frais de Sciences Po Lille. Le troisième étage sera potentiellement pris en charge par l’Université de Lille. Il faudra attendre une décision du conseil municipal pour concrétiser le projet.
- Sciences Po Lille a obtenu le grade Master, conféré par la Direction Génération de l’Enseignement Supérieur. Nous espérons que cela permettra aux étudiant.e.s arrivé.e.s directement en Master de bénéficier de l’aide à la mobilité en master, ce qui était actuellement impossible car l’IEP ne délivre pas à proprement parler de “masters”.
- l’intégration du concours Réseau Sc Po dans Parcoursup à la suite de la loi ORE du 8 mars 2018
- La montre est dorénavant interdite pendant les examens d’après le nouveau règlement.
- il nous a questionné.e.s sur l’avis des étudiant.e.s à propos de l’installation de la nouvelle cafétéria, nous l’avons unanimement interpellé sur les prix trop élevés. Aucune solution n’a été proposée pour le moment.