La CVEC (Contribution Vie Étudiante et de Campus) versée par chaque étudiant.e à l’État (91 euros en 2019/2020, 90 euros en 2018/2019, l’inflation !) revient en partie à l’université (41 euros sur 90 en 2018/2y19). L’université perçoit un peu plus de 2,6 millions d’euros de nos impôts. Sur ces 41 euros, 8 reviennent aux centres de santé (SUMPPS) et 14 au FSDIE (70% pour des projets associatifs et étudiants, 30% pour les aides sociales). Ensuite 100.000 euros sont réservés pour les JIVÉ (la rentrée) et MixCité (événement en avril).
De l’argent, oui, mais pas pour tout le monde !
Le reste (1,1 million) est réparti entre des projets proposés exclusivement par les vice-présidents de l’université en charge de la vie de campus pour 2019. Il n’y a eu aucun appel à projets auprès des associations ou des composantes, seuls des services ont été sollicités. Quelques associations ont été contactées et choisies pour porter une poignée de projets, sans doute le reflet d’une proximité avec la Présidence.
Le conseil de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales (FSJPS), à l’initiative notamment des élu.e.s Solidaires Étudiant.e.s, a dénoncé ce mode de sélection des projets financés en votant une motion à l’unanimité en mars 2019.
Mais rien ne devrait fondamentalement changer à l’avenir même si, pour 2020, 100.000 euros seront accordés à des projets coportés par les associations et les composantes et 100.000 autres euros à des projets issus d’une consultation participative. 200.000 euros oui, mais sur un peu plus de un million d’euros consacrés à des projets. La Présidence garde donc le monopole de l’instiative sur 80 % des fonds environ.
Des projets louables
La plupart des projets sont positifs : très variés, ils concernent la plupart des aspects de la vie étudiante. Il est difficile de les résumer ici mais le document de présentation diffusé à la commission permet de se faire une idée.
[‘étape CVEC du 21 juin 2019 – 210619]
Le problème n’est pas la nature des projets (quoique parfois…) mais bien le processus de sélection, la communication, le personnel recruté et les éléments budgétaires. Ça fait beaucoup !
Folie des grandeurs… et recours au travail précaire
Les sommes sont très importantes par projet. Un exemple : 10.000 euros pour une journée de formation des élu.e.s étudiant.e.s. Le repas sera bon visiblement ! Les sommes toutes rondes nous font aussi dire que, derrière ces « projets », tout n’est pas vraiment prêt.
De plus, il y a une démultiplication des événements mais la communication autour de ceux-ci ne suit pas. Aucun outil (newsletter) n’est prévu et des facultés apprennent en commission l’existence de projets nécessitant des travaux en leur sein.
De la même manière, la plupart des projets sont soit sous-traités à des entreprises privées (30.000 euros pour payer une entreprise organisant des consultations participatives !), soit assurés par des services en sous-effectifs, soit confiés à des services civiques, vacataires ou stagiaires recrutés pour l’occasion. Et quand un syndicaliste dénonce ce recours au travail précaire, la Présidence affirme que les services civiques sont un emploi (faux !), qu’ils ne sont pas précaires (faux !) et qu’ils complètent mais ne remplacent pas les missions assurées par les personnels titulaires du service Vie Étudiante. En bref, une langue d’un bois fort précieux ! Seul le SUMPPS prévoit le recrutement de personnels pérennes. Ses projets sont d’ailleurs les plus aboutis.
Il y a de l’argent pour la vie étudiante, prenons-le et décidons ensemble de son utilisation. Ne laissons pas des monarques éclairé.e.s décider à notre place et le jeter par les fenêtres !