La conférence du mercredi 4 mai 2005 a été organisée par la Confédération étudiante sur l’université de Lille3 dans le but de promouvoir le Oui au référendum sur le Traité constitutionnel européen.
L’invité de cette conférence était le député européen Daniel Cohn-Bendit servant de caution européenne.
Contexte
Cette conférence s’est déroulée alors que de vifs débats animaient la France sur une université clivée avec d’une part, pour le oui, la Cé aidée par son bureau national et de l’autre pour le non, le collectif des étudiants pour le non (regroupant une majorité de non syndiqués) et l’UNEF, SUD Étudiant et la CNT-FAU ainsi que des organisations extérieures à l’université mais qui ont milité sur l’université.
Cette divergence venant s’ajouter a l’inimitié entre la Cé et l’UNEF et entre la Cé et SUD Étudiant. Divergences liés a l’approche syndicale très différente. Nous avons a ce moment reproché à la Cé de se dire organisation de dialogue et de concertation alors que pendant son mandat la Cé siégea moins que l’UNEF ou que SUD Étudiant et ne fit lors de ces deux ans de mandat que deux interventions.
Avant la conférence
Des étudiants opposés au traité avaient pour accueillir Daniel Cohn-Bendit confectionnés quelques affiches provocatrices tel que « Dany le jaune » ou « Dany, tu passes de l’autre côté de la matraque ». Affiches qui furent peu visibles en raison de l’affichage massif effectué par la Cé pour l’évènement. La Cé n’appréciant pas ces affiches les déchira, en réaction des étudiants arrachèrent quelques unes de leurs affiches.
Le service d’ordre a jugé utile de faire transiter Daniel Cohn-Bendit par l’entrée de service afin d’éviter ce comité d’accueil.
La conférence proprement dite
L’université pour l’occasion avait prêté un amphithéâtre à la Cé pour cette conférence, la Cé décida d’effectuer une sélection des personnes autorisées a y assister.
Cette disposition montra vite ses limites puisque les refusés s’amassèrent vite devant l’entrée, ces refoulés étaient constitués pour l’essentiel d’opposants au traité repérés les jours précédents par la Cé et d’autres considérées comme indésirables. Parmi ces refoulés se trouvait l’élue verte Hélène Flautre, elle aussi député européen invitée par Daniel Cohn-Bendit et inconnue du service d’ordre composé de membre de la CFDT et de la Cé qui fut prise pour une IATOS CGT ce qui selon le service d’ordre justifiait de ne pas la laisser rentrer, Hélène Flautre expliqua qui elle était et demanda de pouvoir rentrer, le service d’ordre refusa, elle essaya de rentrer de force, un responsable la bloqua violemment dans l’embrasure de la porte tandis qu’un autre la repousa (Hélène Flautre était partisane du Oui au traité). Cet ensemble de refoulés indignés commençant à s’agiter,faisant un certain bruit audible dans l’amphithéâtre, le président de l’université, Monsieur Philippe Rousseau, sorti de l’amphithéâtre et demanda des explications, une fois informé de la situation il contraint le service d’ordre à laisser passer les refoulés.
Julie Coudry (présidente de la Cé) avait décidé de faire l’introduction de la conférence, elle décida d’aborder cette introduction par l’angle historique, cette introduction dès les premières minutes provoqua une vive réaction de la salle, constituée pour la plupart de professeurs et d’étudiants en histoire (Lille III est une université de lettre), Julie Coudry dans ses propos, qualifiés plus tard par l’UNEF et SUD Étudiant de révisionnistes, assimilaient les opposant au TCE aux organisateurs de la Shoah, aux dictatures soviétique en Europe de l’Est, la dictature maoïste et celle des Khmers rouges et les défenseurs du traité comme les défenseurs de la démocratie. Le tout mêlé à de nombreuses erreurs historiques et de simplifications (Julie Coudry n’est pas étudiante en histoire).
Daniel Cohn-Bendit fit taire Julie Coudry et la conférence continua par un argumentaire en faveur du TCE de la part de Monsieur Cohn-Bendit suivi de quelques questions posées par la salle.
Après la conférence
SUD Étudiant et l’UNEF estimant que les propos de Julie Coudry étaient inadmissibles déposèrent un amendement lors d’un conseil d’administration peu de temps après dénonçant les propos qualifiés de révisionnistes. Devant les risques juridiques posés si une telle motion etait approuvée, la motion ne fut finalement pas soumise au vote.