Ni aménagement, ni modification, retrait total du CPE !
Malgré toutes les manifestations qui se succèdent et qui sont de plus en plus nombreuses, malgré le nombre toujours plus grand d’universités et de lycées bloqués, le gouvernement continue de jouer au sourd face à notre exigence : le retrait pur et simple du CPE et de toute la loi, baptisée cyniquement, loi sur l’égalité des chances. Qu’à cela ne tienne, face à un sourd, il faut crier de plus en plus fort et toujours plus nombreux ! Villepin est pris depuis quelques jours d’une drôle de danse, une fois il nous chante qu’il comprend nos peurs, une autre qu’il ne changera rien, une autre fois qu’il faut discuter pour améliorer le CPE, paroles, paroles, paroles…. Tous ces pas de danse montrent une chose, c’est qu’il a peur de nous. Son CPE ne peut être ni modifié ni amélioré. Nous refusons catégoriquement tout ajustement de cette loi. Même si la période d’essai est réduite à un an, la peur permanente et quotidienne de se faire licencier et donc l’impossibilité d’avoir des plans d’avenir, seront toujours valables pendant un an. Même si le motif de licenciement était exprimé à l’oral, et même s’il était écrit, cela ne changerait pas le CPE qui est un contrat qui permet au patron de virer l’employé, quand bon lui semble : quand il y a une baisse de commandes ou quand la tête de l’employé ne lui revient pas. Et puis, il y a tout le reste de la loi, le travail de nuit à partir de 15 ans, l’apprentissage dès 14 ans, bref des mesures de l’époque des enfants dans les mines. Villepin ose nous dire qu’il existe des jeunes qui n’aiment pas l’école. Et bien plutôt que d’adapter l’école en améliorant les conditions en embauchant du monde, non, le gouvernement continue de dégrader l’éducation et de prendre ainsi prétexte qu’il y a des jeunes « inadaptés » à l’école et allez, tous au turbin ! Villepin a même invoqué la démocratie, en disant que « la loi, c’est la loi » et qu’il fallait s’y soumettre. Mais ce n’est pas parce que lui, se soumet aux employeurs, et qu’il écrit ses lois sous la dictée du MEDEF, que nous voulons nous y soumettre. La démocratie, c’est nous, les centaines de milliers de jeunes, de plus en plus nombreux dans les rues, qui venons de tous les horizons, des lycées professionnels, techniques, généraux et des universités. Dans le passé, il est arrivé plus d’une fois, qu’une loi votée ait été ensuite abrogée sous la pression de la rue. En 1994, les décrets d’application du smic-jeunes avaient été publiés. Finalement au bout de 5 semaines de mobilisation, pendant laquelle le premier ministre de l’époque, Balladur, n’arrêtait pas d’expliquer qu’il resterait inflexible, il avait dû remballer piteusement sa loi. Villepin dit qu’il faut faire quelque chose contre le chômage. Mais ce qu’il propose c’est la même politique qui existe depuis 20 ans : toujours plus de contrats précaires, résultat : le chômage n’a pas baissé, au contraire, par contre la pauvreté n’a pas arrêté d’augmenter depuis 20 ans. S’il voulait vraiment lutter contre le chômage, que l’Etat embauche dans les services publics, il manque d’infirmières et de médecins dans les hôpitaux, d’instituteurs et d’agents dans les écoles, de chauffeurs de bus dans les transports, de guichetiers à la poste… Villepin, arrête ton baratin ! Ce que nous exigeons, c’est le retrait du CPE et de son grand frère le CNE ainsi que toutes les mesures arriérées de sa loi sur l’égalité des chances ! Soyons de plus en plus nombreux dans les jours à venir.
Soyons nombreux cet après-midi à 14h30 Porte de Paris
Les étudiants et lycéens en grève