Des étudiant-es de votre amphi, des voisin-es, des enfants qui s’amusent avec vos petits frères et sœurs, le vendeur de légumes sur le marché… : du jour au lendemain certains d’entre eux peuvent se retrouver emmenés au centre de rétention pour de longs jours puis ligotés dans un avion pour un pays qu’ils ont fui.
C’est la triste réalité à laquelle nous sommes confrontés tous les jours en France. Cette menace pèse d’autant plus fortement que le sursis accordé aux jeunes sans papiers scolarisés et à leurs parents tombera le 30 juin 2006, et que le projet de loi Sarkozy (CESEDA) sur l’immigration restreint encore plus radicalement le droit de séjour pour les migrant-es et rend leur situation encore plus précaire.
IMMIGRATION CHOISIE, IMMIGRATION JETABLE !
Le gouvernement s’apprête à réformer en profondeur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) • Ce texte, sous couvert de mettre un terme à » l’immigration subie » et de promouvoir » une immigration choisie « , liquide les droits fondamentaux des étrangers • Cette réforme transforme les immigrés en une population de « seconde zone », précarisée et livrée pieds et poings liés à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir • A travers cette loi, l’Etat et le patronat cherchent à mettre en concurrence les travailleurs français et immigrés, afin d’imposer flexibilité et précarité à l’ensemble du salariat •
Le nouveau credo gouvernemental : arrêter avec “ l’immigration subie ” et promouvoir “ une immigration choisie ”, illustre bien une vision utilitariste des politiques migratoires. Le projet se caractérise par :
- des atteintes sans précédents aux libertés et droits fondamentaux au nom de la lutte contre “ l’immigration subie ” qui serait causée dixit Sarkozy par le regroupement familial, l’accueil d’étudiant-es étranger-es, l’accès au soins…
- l’instauration “ d’une immigration choisie ” qui consacre l’existence de travailleurs jetables et corvéable a merci pour lesquels la fin de l’emploi sonne la fin du droit de séjourner, et la sélection toujours plus forte des étudiant-es étranger-es au profit du rayonnement nationalAnalyse de la loi Sarkozy sur le site du collectif “ Tous uni(e)s contre une immigration jetable ”
LES LYCÉEN-ES DANS LES LYCÉES ! PAS DANS LES CHARTERS !
Pour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006 ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire • En effet, à cette date, le sursis que Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera • Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront • Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis •
Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.
Vous pouvez signer la pétition du réseau éducation sans frontières : NOUS LES PRENONS SOUS NOTRE PROTECTION ! auprès des militant-es de SUD étudiant-e Lille et sur le site du réseau éducation sans frontières.
JEUNES JETABLES, SALARIÉ-ES JETABLES, IMMIGRÉ-ES JETABLES : MEME GOUVERNEMENT, MEME COMBAT
Laisser passer sans se révolter des lois et des mesures instituant une immigration jetable reviendrait à se placer en totale incohérence avec le combat contre la précarité que nous menons depuis plus de deux mois • C’est avec la mobilisation d’avril-mai 2002 contre le Front National où nous étions des milliers à descendre dans la rue aux cris de nous sommes tous des enfants d’immigré-es • Loi pour l’égalité des chances, CPE/CNE, Projet de loi Sarkozy sur l’immigration : c’est la même logique de précarisation généralisée de nos vies qui est mise en œuvre • On s’attaque d’abord aux plus fragilisées socialement pour étendre ensuite précarité et flexibilité à l’ensemble du salariat •
FRANÇAIS-ES, IMMIGRÉ-ES, ÉTUDIANT-ES, SALARIÉ-ES, CHOMEUR-EUSES, SANS PAPIERS C’EST TOUS ENSEMBLE QU’IL FAUT LUTTER !
A chaque fois que l’Etat et le patronat veulent mettre en place des réformes libérales-réactionnaires, remettant en cause les conquêtes sociales obtenus par plus d’un siècle et demi de luttes, ils tentent de diviser les travailleurs : Français-es/Immigré-es, Jeunes/Vieux, Public/Privé… Contre cette logique de division, il faut s’unir pour combattre toutes et tous ensemble les lois racistes et capitalistes.
La lutte contre les discriminations et le racisme et pour l’égalité en droits de toutes et tous constitue un fondement essentiel de l’action syndicale de SUD étudiant-e Lille, à ce titre nous exigeons :
- le retrait du projet de loi Sarkozy sur l’immigration
- la régularisation globale de tous les sans papiers
- la liberté de circulation et d’installation de toutes les personnes
- que l’inscription à la fac donne droit à l’attribution automatique d’un titre de séjour
- l’égalité des droits entre étudiant-es français-es et étranger-es