La très criticable société dont les méthodes de vente sont presque unanimement condamnées par la communauté universitaire et qui a déjà fait l’objet d’articles sur ce site n’est plus autorisée à exercer ces méthodes sur l’université de Lille1. Lille1 rejoint toutes ces universités qui ont choisies de ne plus autoriser cette société. C’est par exemple le cas de Lille3.
Un nouveau pas vers une université libérée de la pression marchande et qui a la possibilité de tendre vers ses objectifs de recherche et d’enseignement.
Dommage que cette bonne nouvelle soit dans un contexte universitaire national si peu favorable à l’enseignement supérieur.
En effet, la loi LRU contre laquelle la communauté universitaire a luttée a été adoptée et ces effets délétères se font de plus en plus durement sentir.
Les conseils centraux modifiés dans leur composition et leur rôle voient leur légitimité décroitre et le fossé entre décideur et ceux qui doivent appliquer ou subir ces décisions, se creuser.
Les prédateurs de tout poil commencent à faire de l’université, longtemps en partie inaccessible, leur terrain de jeu. A l’occasion du renouvellement des maquettes de formation on abandonne des matières visant à développer l’esprit critique ou la méthodologie des sciences pour les substituer par des modules de marketing ou d’initiation au monde économique. L’université vit un tournant historique et la principale victime en est la démarche scientifique, viennent ensuite les étudiants. Les licences de type MacDonald’s, Carrefour ou pourquoi pas OFUP dont les contenus sont définis par ces enseignes pointent leur nez. Inutile d’imaginer pouvoir y introduire des modules de droit du travail, des cours d’économie qui ne sont pas des cours de gestion, ou encore de la sociologie des discriminations. C’est le supposé futur employeur qui fixe les règles. Et ce sans engagement de sa part d’engager les personnes qui en sont issues. Cela importe peu pour le donneur d’ordre, c’est les étudiant et l’état qui payent l’essentiel de la formation, si après ils ne savent faire qu’un metier auquel il n’ont pas accès cela n’a pas d’importance, il n’aura plus qu’a tenter la licence Carrefour après la licence MacDonald’s. Car l’esprit de ces formations c’est de faire des formation où les possibilités de se servir des connaissances de la licence sont quasi nulles en dehors de l’emploi préssenti. L’étudiant est sous dépendance quasi-totale de cet employeur potentiel, nul esprit critique n’est possible. Et si avec de la chance l’étudiant décroche la place pour laquelle il a été très spécifiquement formé il sera dans une situation dedépendance extrème puisque seul cet employeur peut vouloir de lui vu son cursus ultra-professionnalisé donc toute lutte pour l’amélioration de ces conditions de travail est vaine et au premier changement d’organisation de l’entreprise la formation suivie sera obsolète et l’employeur licenciera simplement cette personne sans presque aucune possibilité de retrouver simplement du travail. L’entreprise reprendra simplement une personne parmi les nombreuses qui auront fait la nouvelle licence à la maquette adaptée à la nouvelle organisation de l’entreprise. L’université aura doncperdu une grande partie de sa capacité d’enseignement et de recherche pour se transformer en centre de formation du supérieur, les nouveaux salariés seront plus vulnérables et donc auront moins de droits et des conditions de travail moins bonnes. Qui y gagne alors ? L’employeur potentiel bien sur !
Les disparités dans le financement des universités au niveau national et même au sein de différentes universités d’’une même région se creusent. Mais qui gagne a cette différence de plus en pluis marquée entre établissement de pauvre et établissement de riche ? Les enfants des plus riches, comme ceux des patrons de l’OFUP.
Les frais d’inscription s’envolent et avec eux les possibilités pour les lycéens modestes d’acceder à l’enseignement supérieur diminuent. Mais a qui profite cette exclusion ? Aux employeurs qui veulent des employés moins formés, le rêve étant d’avoir des employés analphabètes pour certaines tâches !
Les critères du CROUS pour l’accès aux bourses diminuent et donc les bourses s’éloignent encore plus de la situation sociale réelle de l’étudiant. Le gouvernement préférant financer des prêts à taux réduits pour les étudiants que financer des mésures de justice sociale. On est déjà a plus d’un étudiant sur 2 qui se salarie en même temps que ces études et tout indique que cela vas vite augmenter. Fermant toujours plus les formations demandant le plus de travail aux étudiants les plus pauvres devant se salarier le plus. Qui y gagne alors ? Les employeurs de main d’oeuvre précaire tel que l’OFUP pardi.