Une attaque sans précédent sur l’éducation…
Depuis la rentrée, le gouvernement ne cesse de multiplier les réformes dans l’éducation nationale. Ce grand chamboulement idéologique n’a qu’un but : la casse de l’école publique à tous les étages de la maternelle à l’université et sa soumission au monde économique. A l’école, les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) sont supprimés au mépris de l’aide individualisé. Au collège, Darcos détruit les filières en réduisant le nombre d’heures de cours, supprimant les matières et signe la fin du bac en tant que diplôme national (rapport Legendre)
A l’université, les premiers effets de la LRU commencent à se faire sentir avec le PRL (destruction du contenu de la Licence) et l’opération Campus (sélection et concurrence entre les universités). Dans le même temps, la mastérisation des concours de l’enseignement affaiblit la formation des futures enseignant-e-s, accroit la précarité des étudiant- e-s, et représente le premier signe de la casse du statut d’enseignant. Le gouvernement remet en cause le décret de 1984 sur le statut et les droits des enseignants-chercheurs. La suppression de 900 postes dans les universités ne va,à coup sûr,pas améliorer le tableau.
Dans la recherche, le PRES entraîne une destruction de la recherche publique avec la fin du cadre national auquel participe le démantèlement du CNRS et sa transformation en agence de moyen à visée économique. Le discours de Sarkozy cette semaine annonce la fin du modèle publique de la recherche française au profit d’une recherche privée ou à objectifs économiques.
Mais l’attaque ne se fait pas seulement contre la structure même de l’université, elle se poursuit sur les conditions de vie des étudiants en réduisant les aides et en privatisant les CROUS avec le rapport Lambert.
A cette date, la mobilisation est importante. Les Lycéens ont ouvert la voie en luttant contre la réforme du bac qui met en place le contrôle continu et la réforme du lycée qui a pour seul objectif de réduire le nombre d’heures et entériner des suppressions de postes à hauteur de 13500 pour la rentrée prochaine. Celles ci ne font que s’ajouter aux importantes suppressions de postes de ces dernières années. Dans le primaire les professeurs des écoles multiplient les actions. Les IUT également se mobilisent contre l’application de la LRU dont la mise en place est pour la rentrée 2009. Avant les vacances le report de la réforme Darcos montre bien l’inquiétude du gouvernement.
Des luttes qui se multiplient…
Uniquement dans les dernières semaines de 2008, on a vu de nombreuses grèves : Education nationale, SNCF, Poste, Audiovisuel, ANPE/ASSEDIC, INSEE, Caisse d’Epargne, Météo France, ONF, AFPA … il y a aussi les grèves de travailleurs-ses Sans-Papiers qui se poursuivent en l’Ile de France. Les mouvements locaux se développent dans l’industrie (notamment automobile), le nettoyage et le commerce. Les luttes pour l’emploi et les salaires se multiplient dans le secteur privé.
Nous devons réagir face aux attaques gouvernementales qui se multiplient
Tous ensemble, privé/public, salariés/chômeurs, étudiants/retraités pour dire NON :
- A la destruction de l’emploi dans les entreprises : avec la casse du droit de grève, du code/contrat de travail, la multiplication des suppressions massives d’emploi, la fin des 35H.
- A la destruction de nos droits sociaux : assurance maladie, accès aux soins pour tous (franchises médicales, fermeture d’hôpitaux), retraites…
- A la destruction de nos libertés : test ADN, fichage des 13 ans, expulsion massive des sans papiers, flicage des chômeurs, pénalisation de la jeunesse, multiplication de la répression, mise sous tutelle des média….
Le 29 janvier, une première étape vers un mouvement d’ampleur…
Conscient qu’une journée de 24H ne suffira pas à faire reculer le gouvernement et le patronat, il ne faut pas retomber dans la répétition des grèves d’une journée, secteur professionnel par secteur professionnel. Nous devons construire un mouvement interprofessionnel d’ampleur et durable. L’objectif est de parvenir à la grève générale et reconductible, seule manière d’imposer d’autres choix pour une société de justice sociale. Dans ce contexte, nous devons tout faire pour réussir la journée d’action du 29 janvier par des grèves et des manifestations de masse
A l’université, la journée d’action nationale du 29 janvier et celles qui suivront doivent être l’occasion d’appeler à des AG et d’unifier nos revendications sur la base du rejet de la casse du service publique. Les universités doivent rejoindre le mouvement pour une école publique, gratuite, démocratique et populaire !
Situation nationale
La coordination nationale des universités a réuni le 22 janvier 2009 des délégués provenant de quarante six universités. Elle a réaffirmé son opposition à la casse du statut des enseignants-chercheurs et la mastérisation de la formation des maîtres. Si ces deux projets ne sont pas retirés, la coordination a décidé de lancer un mot d’ordre de grève totale et illimitée à partir du 2 février. Elle appelle à la grève administrative à la non remontée des maquettes de mastérisation SUD étudiant soutient ces revendications et le mot d’ordre de grève car ces réformes s’inscrivent dans la ligne de la LRU et nous voulons construire une mouvement de l’ensemble de la communauté universitaire (enseignants-chercheurs, personnel technique et administratifs, étudiants).
Situation lilloise
A Lille, les universités bougent. A la faculté de droit de Lille 2, les enseignants ont voté la grève administrative (rétention des notes et boycott des jurys) depuis le 15 janvier. A Lille 1, une journée « fac morte » décidé par le C.A a eu lieu jeudi 22 afin de protester contre les réformes en cours et informer les étudiants. A Lille 3, des AG se tiennent et les personnels sont appelés à se prononcer sur la grève administrative mardi 27. Dans le même temps, à l’INRETS (centre de recherche) une intersyndicale se réunit pour contre les projets gouvernementaux
SUD étudiant-e Lille soutient ces résistances et appelle à développer un mouvement de masse sur les universités lilloise pour contrer la privatisation rampante de l’enseignement supérieur et de la recherche.
SUD étudiant-e défend les principes d’un enseignement supérieur public, gratuit, laïc et ouvert à tout-es et revendique :
- Pour une Université publique et gratuite :
- Abrogation de la LRU
- Abrogation du PRL
- Gratuité de l’inscription universitaire (ainsi que des outils d’études : bibliothèques, accès informatiques, etc)
- Titularisation des personnels précaires
- Réengagement massif de l’Etat dans l’université
- Embauche massive de personnels enseignants et IATOS à la hauteur des besoins réels
- le maintien des IUFM et des concours
- l’abandon du projet de réforme du décret de 1984 sur le statut des enseignants chercheurs
- Pour une recherche publique :
- Arrêt du démantèlement du CNRS
- Suppression des PRES
- Suppression des Pôles de compétitivité
- Recherche 100% publique
- Statut et rémunération des doctorants
- Embauche massive de chercheurs
- Un système d’aides sociales réellement solidaire :
- Abandon du rapport Lambert
- revalorisation de toutes les aides sociales (à terme le salaire social pour tout jeune en formation)
- Construction massive de logements étudiants
Les luttes sociales ont construit nos droits, vos résignations les détruiront…
Parce que c’est notre avenir qui est en jeu.
Luttons !!!
Manifestation Jeudi 29 janvier
14H30 Boulevard LOUIS XIV
(Metro lille grand Palais)