François Fillon a annoncé que dans le cadre de la politique d’égalité des chances, les frais d’inscription aux concours des grandes écoles seront supprimés d’ici à 2011 pour les boursiers et l’augmentation du nombres de classes préparatoires. L’objectif annoncé est d’1/3 de boursiers dans les grandes écoles.
Le problème fondamental est que le gouvernement prend le problème à l’envers, il cherche a introduire une proportion de personnes issues des milieux populaires dans les lieux de formation de l’élite alors tout le monde constate l’absurdité du système des grandes écoles.
L’existence de 2 système d’enseignement supérieur (les grandes écoles d’une part, les universités, d’autre part) est une vieille particularité française difficilement justifiable.
En effet les inconvénients de cette organisation sont nombreux :
- surcout d’une telle organisation
- concurrence stérile entre 2 types d’établissement
- discrimination socio-économique
- constitution d’une élite qui ignore tout de la recherche…
Et là au lieu de dissoudre simplement ces grandes écoles au sein des universités et de fermer les classes préparatoires afin de constituer une organisation rationnelle de l’enseignement supérieur, le gouvernement tente de faire survivre cette institution à bout de souffle que sont les grandes écoles en auréolant ces établissement d’un nuage de fumée social alors même que ces établissement sont intrinsèquement des lieux de ségrégation sociale au service d’une logique de reproduction de la caste supérieure.
Il est évident que les objectifs d’un tiers d’étudiants issus des classes populaires ne sera pas tenu et quand bien même il le serait, une caste dirigeante même si une partie de cette caste était issue de la caste des dirigés cela ne saurait justifier une telle organisation de la société.
L’enseignement supérieur et la recherche sont des sujets sérieux et la constitution d’un enseignement supérieur laïc, public, gratuit, démocratique, ouvert à tous et indépendant des pouvoirs économiques et politiques et où les différentes disciplines et écoles de pensée s’enrichissent mutuellement est à même de fournir à l’ensemble de la société un enseignement de qualité et facteur d’émancipation.
Un autre problème des grandes écoles et l’absence de regard critique sur les enseignements et la pensée unique qui en découle.
Ces grandes écoles sont en effet devenues des véritables centres de formatage des esprits. Cette logique forme peut être de relativement bons gestionnaires mais elle forme surtout une élite reproduite en vase clos malade d’une sorte de consanguinité intellectuelle.
Mais le gouvernement issu de ces grandes écoles est incapable d’imaginer un système en dehors de ce cadre de pensée étroit qui l’a engendré.
L’université est la seule structure à même d’accueillir toute une classe d’age et de lui fournir l’enseignement dont elle a besoin, mais le gouvernement est bien loin de comprendre ces évidences.