Tout commence en août 2011 : un nouveau texte ministériel qui réglemente la licence (dit « Arrêté licence ») est voté par toutes les organisations étudiantes (sauf SUD). Ce texte ne prévoit plus la possibilité d’être AJAC (Ajourné Autorisé A Continuer) mais rend les rattrapages et certaines compensations obligatoires. En mai 2012, des enseignants de la fac de droit annoncent en conseils de l’université qu’ils songent supprimer les AJAC (cf notre compte-rendu de CEVU du 29 mai 2012). L’université décide de laisser cette décision aux composantes tout en sachant que la fac de droit va supprimer les AJAC à terme.
Alors, quand en juillet 2013, les conseils de l’université votent (à une écrasante majorité) le règlement des études de la fac de droit, celui-ci prévoit bien la fin progressive programmée des AJAC. Mais, que ce soit dans les conseils ou dans sa communication, la fac de droit se garde bien de le mentionner. Exemple : Au CEVU , aucun débat et une seule abstention (la nôtre) car on n’avait pas eu le temps de lire les 300 pages de règlement envoyés 4 jours avant. C’est une belle démonstration du caractère peu démocratique voire non-démocratique des conseils universitaires. Et, en plus, à cause du flot d’informations et aussi d’un sous-investissement, les élus étudiants n’ont pu tirer la sonnette d’alarme et lancer la mobilisation alors que certains (notamment les élus en conseil de fac) étaient mieux informés que nous.
Résultat : en septembre, des centaines d’étudiants se retrouvent sur le carreau : plus d’AJAC pour ceux qui ont raté une matière de l’unité fondamentale obligatoire. Ainsi des étudiants ayant raté juste une matière en S1 et s’apprêtant à rentrer en L3 se retrouvent contraints de s’inscrire en L1. Après un début de mobilisations et quelques contacts, l’université décide d’un arbitrage que personne ne comprend : seuls les étudiants ayant raté leur S1 et leur S3 seront autorisés à être AJAC c’est-à-dire les cas les plus extrêmes. La mobilisation s’effondre à cause de dissensions internes, la réunion d’information promise par la fac n’a pas lieu (par peur?) et tant les étudiants que les personnels des services scolarité sont désemparés, recevant des informations contradictoires de toute part. Ainsi certains dossiers d’étudiants ayant raté le S1 et voulant passer en L3 ont reçu un avis favorable et ont droit à l’AJAC. Mais selon quels critères et pourquoi pas tous les étudiants concernés ?
Il s’agit, en fait, d’une suppression quasi-totale des AJAC (puisque la plupart des AJAC concernaient les matières obligatoires) et d’une régression de nos droits. Cela nous a montré que les instances peu démocratiques de la fac et de l’université n’étaient pas là pour améliorer notre quotidien et que les élus, notamment au conseil de fac, n’ont rien fait ni pour informer, ni pour mobiliser les étudiants. A un mois des élections au conseil de fac, ce constat est malheureusement alarmant.