Cette réunion rassemblait les élu-e-s du Conseil d’Administration et du Conseil Académique. Elle était ouverte à l’ensemble des personnels de Lille 1.
Elle faisait suite au déficit de 2,8 millions d’euros de l’université Lille 1 pour 2014 (1% du budget). Une motion a été votée au CA du 27 mars, s’inquiétant du désengagement de l’État.
Selon la Présidence, ce déficit est lié tant à des choix de Lille 1 que de l’État.
L’État a dû prendre des mesures pour boucler le budget des universités. Il va récupérer 200 millions d’euros dont 100 viennent des restructurations de bâtiments sur Paris et 100 des réserves des universités (dont 35% viennent des universités de la Région).
Selon le Vice-Président Ressources Collectives, le déficit actuel n’est pas insurmontable pour une année. On peut absorber le déficit de cette année avec les fonds de roulement.
Mais quelles sont nos perspectives ? En bref, allons-nous devoir lancer des coupes budgétaires plus importantes ou non ?
Les raisons du déficit sont multiples :
- l’équipement de la résidence Reeflex ;
- l’augmentation des ARE (allocation Retour à l’emploi) de 400 000 € (mais ces dépenses seront à présent assurées par l’ASSEDIC) ;
- la hausse, sans compensation par l’État, du GVT (glissement vieillissement technicité) : en bref, c’est la garantie fixée par l’État que le pouvoir d’achat des fonctionnaire ne baisse pas ;
- la titularisation obligatoire des emplois précaires imposée par l’État sans que celui-ci ne paye les postes ;
- une baisse des recettes liées à la formation continue (Lille 1 est l’université en France qui avait le plus de recettes de formation continue en 2012) ;
- et la fin des contrats région FEDER.
Dans les faits, l’État se désengage mais il produit un discours mensonger autour d’une « sanctuarisation » du budget et d’ « ouvertures » de postes. « L’université Lille 1 a décidé jusqu’ici de ne pas geler les emplois », simplement d’en reporter certains…
Dans le même temps, les dotations de fonctionnement (DGF) ont aussi baissé. Les dépenses de fonctionnement ont également baissé mais Lille 1 n’a donc pas de marge de manœuvre.
2 scénarii « possibles » sont présentés par la Présidence :
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Scénario 1 : L’État respecte ses engagements.
Lille 1 doit « maitriser ses éléments de coûts », en gros on ne peut plus augmenter les dépenses.
Lille 1 respecte à la lettre le cadrage du CEVU relatif au seuil d’étudiants minimum dans des cours optionnels et dans des diplômes pour les ouvrir.
Lille 1 « opère une réflexion sur l’efficacité de l’accompagnement pédagogique ». Comprendre : mutualisations, disparitions de tutorats « peu efficaces », réflexion sur le nombre et les effectifs de TD…
Lille 1 « gèle » des heures complémentaires … pour les faire baisser de 15%.
Lille 1 poursuit les gels des postes BIATSS sur support vacant et mènera une « politique très prudente des postes vacants avec perspective pluriannuelle », c’est-à-dire une poursuite des reports de publication de postes.
Côté recherche, pas touche aux allocations doctorales mais baisses de certains budgets.
Rien de bien encourageant tout ça !
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Scénario 2 : L’État baisse ses ressources.
Ce sera plus compliqué… donc plus grave au niveau des coupes éventuelles.
Après cette longue présentation, on passe aux questions de la salle :
- Quelle est la situation de nos partenaires ?
Réponse : similaire. Les dotations baissent pour tout le monde. Ceux qui ne sont pas en déficit sont parfois en déficit d’emplois (Lille 2). Tout le monde est dans le même bateau quoi.
- La non compensation du GVT est prévisible depuis la mise en place de la LRU. L’État a le même comportement avec les collectivités territoriales c’est-à-dire « pas de compensation ».
Réponse de la Présidence embarrassée : les RCE (Responsabilités et Compétences Élargies), c’est-à-dire le fait de gérer sa masse salariale, reste une bonne chose car l’État aurait fait pire. Certes, mais nous l’aurions plus facilement combattu et battu ! Là l’État nous oblige à gérer nous-même la pénurie qu’il crée.