Qu’est ce que la CVA ?
Le jeudi 3 décembre à 15h s’est tenue la première séance de la Commission Vie Associative (CVA). Composée des 9 élu-e-s étudiant-e-s et de 2 représentant-e-s de l’administration de Sciences-Po Lille, son rôle est de répartir une enveloppe de 46900 euros entre les différentes associations reconnues par Sciences-Po Lille qui déposent une demande de subvention. À titre indicatif, 18 associations ont déposé une demande de subvention, appuyée par des dossiers expliquants le(s) projet(s) associatif(s) de chacune. Il est important de garder en mémoire que malgré l’augmentation de 4000 € de l’enveloppe de la CVA l’année dernière, l’argent disponible demeure bien insuffisant pour répondre aux attentes de toutes les associations. Les élu-e-s étudiant-e-s siégant à la CVA ont donc pour tâche de hiérarchiser les projets associatifs, et de leur allouer le budget qu’ils/elles estiment aussi juste que possible, en prenant en compte le caractère restreint de l’enveloppe totale. En effet les demandes de subventions s’élèvent à 71 752 euros.
L’administration fait donc peser sur le dos des élu-e-s étudiant-e-s une tâche qui ne devrait pas leur incomber : décider comment couper justement dans les subventions. Nous nous transformons ainsi en de petits Macrons responsables de la rigueur associative à l’IEP. Si nous sommes légitimes pour défendre une vision de ce que doit être la vie associative, nous ne devrions pas être là pour choisir entre deux projets qui ont tous les deux leur place à l’IEP.
Quelle est la démarche des élu-e-s SUD pour répartir aussi justement que possible l’enveloppe de la CVA ?
Les élu-e-s SUD Solidaires étudiant-e-s ont établi des critères hiérarchisés pour juger de la pertinence de chaque demande de suvention :
Critère 1 : Ce projet associatif doit-il être financé par un Institut d’Etudes Politiques ? Si non, la demande de subvention se voit directement refusée.
Critère 2 : Dans la mesure où ce projet semble digne d’être financé par l’IEP, combien d’étudiant-e-s concerne-t-il ? La subvention voit sa priorité (vis-à-vis des autres projets associatifs) et son ampleur corréllées avec la proportion d’étudiant-e-s concerné-e-s par le projet et sa durée de celui-ci.
Et les galas dans tout ça ?
Les demandes de financement du gala d’hiver et du gala d’été, effectuées séparemment par le BDE (demande de 4860 €, soit 3610 pour le gala d’hiver et 1250 pour le gala d’été) sur une demande totale de 5400 €, par le BDA (demande de 1250 € pour le gala d’hiver), et par le BDS (demande de 1250 € pour le gala d’hiver) s’élevaient à un total de 7110 €.
Nous avons examiné ce projet, et estimé qu’il ne correspondait pas au premier critère, dans la mesure où la Commission Vie Associative n’a pas vocation à financer ;
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une fête entre étudiant-e-s,
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socialement discriminatoire pour les étudiant-e-s du fait de son prix élevé,
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au caractère très limité dans le temps (deux soirées soirées),
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et dont l’ampleur du budget total (28 000 euros) nous semble déconnectée de sa portée effective,
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tout particulièrement dans un contexte de budget très limité, ce qui induit que subventionner les galas à hauteur de 7110 euros (15% de l’enveloppe) implique que la même somme dut être amputée d’autres projets associatifs plus pertinents.
SUD n’a pas manqué de prendre en compte le nombre conséquent d’étudiant-e-s concerné-e-s par cet évenement, qui est apparu être une justification bien maigre en comparaison du manque de pertinence d’une demande de subvention à la CVA pour une fête arrosée, fut-ce-t-elle entre étudiant-e-s de Sciences-Po Lille.
Nous n’avons rien contre l’existence-même du gala : seules deux de ses composantes nous posent problème. Primo, le fait qu’il soit, dans sa forme, discriminatoire. Le prix élevé du gala est excluant, il est une conséquence directe de son caractère luxueux, et ce dernier n’est pas nécessaire ; il relève d’un choix dans l’organisation. Secundo, le fait que le gala soit financé par une commission avec laquelle il n’a rien à voir. Une fois de plus, face aux préjugés, nous réitérons notre position : nous ne sommes ni « pour » ni « contre » le BDE ou le BDS, ni « pour » ou « contre » le gala. Nous tâchons d’être objectif-ve-s en fonction de chaque cas particulier. On ne peut pas en dire autant de tous les élu-e-s étudiant-e-s, notamment de ceux qui se sont acharné-e-s à couper dans les subventions de toutes les associations … sauf le BDE et le BDS qu’ils/elles ont soutenu mordicus.
Qu’a décidé la CVA ?
Du reste, le vote a tranché. Les élus SUD n’étant pas majoritaires parmi les élu-e-s étudiant-e-s, et l’ensemble des autres élu-e-s étudiant-e-s (listes UP! et Paliens Engagés) ayant voté en faveur d’une subvention du gala par la CVA, les trois bureaux concernés recevront les sommes réclamées dans leurs dossiers. Le tout, financé par Sciences-Po Lille, s’élevant à plus de 7000 euros…