Le jeudi 23 novembre se tenait la deuxième session de la Commission Vie Associative (commission composée des 9 élu.e.s étudiant.e.s, de Monsieur Giuliana qui n’a pas le droit de vote, et de Madame Figueredo, la Directrice Générale des Services). Nous avons étudié la seconde moitié des dossiers de demandes de subventions (la première moitié a été étudiée le 16 novembre) et lissé le tout pour arriver au budget de 44 000 euros (sur une demande globale de quasiment 60 000 euros).
Siéger en CVA est toujours difficile, car même en ayant étudié très précisément les budgets, nous devons toujours plus ou moins arbitrairement décider où couper dans les subventions, et les élu.e.s ont parfois du mal à laisser de côté leurs propres centres d’intérêts et un certain favoritisme.
Nous savons que parfois nous amputons des projets complets et nous sommes contraint.e.s de diviser par ¼ la somme demandé pour rentrer dans les limites du budget alloué aux associations. C’est notamment pour éviter d’avoir à faire cette cure austéritaire que nous souhaitons voir le budget des associations augmenté pour arriver à 60 000 euros. Les demandes étant toutes tout à fait raisonnables et sérieusement budgétées, tous les projets se doivent d’être subventionnés.Ces coupes budgétaires arbitraires entraînent donc des polémiques et jeudi n’a pas été une exception puisque nous avons été témoins d’une attitude des plus choquantes de la part de Mme Figueredo (qui globalement a toujours le dernier mot). Cette dernière a soutenu le fait de réduire de 500 euros les subventions pour les Jardins de l’IEP ( AMAP qui vend des paniers bio) sur une demande initiale de 1250 euros. Approuvée par tou.te.s les élu.e.s sauf nous.
Pourquoi est-ce particulièrement choquant ?
Parce que la demande de subventions des Jardins de l’IEP était constituée principalement de moyens pour l’introduction d’un tarif boursier au second semestre. L’association a besoin de 1578 euros pour cela, ce qui veut dire qu’ils et elles s’auto-financent assez largement (puisqu’ils et elles ne demandent que 1250 euros, et comptaient aussi financer d’autres projets avec cet argent). Leur budget étant parfaitement à l’équilibre, il leur est donc impossible de financer ce tarif boursier, même en renonçant à tous les autres projets de conférences et projections.
La justification ? Ce n’est pas à la CVA de subventionner ce qui touche au social, mais c’est à la Commission Aides Sociales de s’occuper des affaires sociales, car un tarif boursier n’est pas un « projet ». Mais la Commission Aides Sociales ne finance pas des associations, elle subventionne seulement des demandes individuelles d’étudiant.e.s.
Cet argument est donc seulement un moyen de balayer ce sujet du revers de la main, une excuse pour renvoyer le problème et ne pas s’en occuper.
Tout d’abord parce que c’est une manière d’individualiser les problèmes sociaux plutôt que de les réduire globalement (permettre à tou.te.s les boursier.e.s de bénéficier d’une réduction toute l’année vs financer, au bon vouloir des membres de la CAS un financement ponctuel et donc réduit dans le temps).
Il est évident que chaque étudiant.e boursier.e ne va pas se voir subventionner par la CAS de quoi se payer des paniers bios, surtout quand on voit que l’année dernière, Mme Figueredo a accepté de dépenser seulement la moitié du budget de la CAS. Et que les boursier.e.s représentent 31% des étudiant.e.s d’après notre enquête sociale.
Mme Figueredo a même affirmé que « les boursiers du dernier échelon de toute façon n’auront pas envie d’acheter des paniers bio » et préféreront acheter autre chose. Effectivement, les boursier.e.s ne vont pas faire une demande en CAS pour cela, car ils et elles ont besoin d’argent pour des choses plus vitales. Mais l’IEP ne doit pas seulement assurer le minimum vital de leurs étudiant.e.s.
Mme Figueredo et les autres élu.e.s assument donc ne pas vouloir permettre aux étudiant.e.s boursier.e.s d’avoir une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. En refusant, de fait de ne pas les aider via la CAS, et en refusant frontalement de les aider via la CVA.
Les boursier.e.s n’auraient donc pas le droit à une alimentation de qualité ? Parce qu’on est pauvres on est réduit.e.s à manger à Lidl ? Cette affirmation est violente, mais c’est tout le mépris que cette décision implique.
Nous exigeons donc que l’IEP finance directement ce tarif boursier, sans passer par la CVA, ou a minima que les Jardins de l’IEP se voient financé.e.s intégralement à la CVA de mars.