Ce jeudi 29 mars, c’est à un conseil d’administration expéditif, et surtout, en l’absence de notre directeur Benoît Lengaigne, absent pour raisons médicales, qu’ont assisté nos cinq élu.e.s.
Eviction de points à l’ordre du jour
Plusieurs points à l’ordre du jour ont de ce fait disparu de ce conseil, sous le seul prétexte que Benoît Lengaigne n’était pas là… Parmi eux, la nomination du chargé.e. d’égalité de genre, attendue depuis que la charte a été adoptée au dernier Conseil d’Administration de décembre. Alors que la mise en place de cette charte traîne déjà depuis 2015, moment où les élu.e.s Sud – Solidaires de l’époque ont demandé son écriture, l’avancée dans son application est encore freinée.
Or, Mr. Lengaigne était remplacé par François Benchendikh et Patrick Mardellat lors de ce conseil d’administration, qui étaient censés « présenter ses dossiers ». Celui-ci aurait simplement pu transmettre à ses «représentants » le nom de cette personne afin que nous puissions commencer le travail à mettre en place pour l’année prochaine dans la lutte contre le sexisme, les discriminations et le harcèlement.
Nous avons d’ailleurs profité de ce “non-point” sur la charte pour évoquer la “non-existence” de la “commission disciplinaire”, pourtant nécessaire à l’application de cette charte égalité de genre, comme elle le mentionne.
Menace de sanctions disciplinaires discrétionnaires
En effet, le 22 mars dernier, Mr. Benchendikh a menacé certain.e.s étudiant.e.s, y compris des membres du syndicat, de convoquer cette commission afin de les sanctionner pour leurs actions et opinions politiques. Il a ajouté qu’il choisirait arbitrairement qui subirait ces sanctions, selon les « têtes qu’il connaissait ».
Cela nous a fait bondir quand on repense au fait que cette commission devait être créée pour l’affaire du Ch’ti bizut il y a 3 ans, et qu’elle ne s’est jamais réunie. La parité n’est pas atteinte chez les professeurs des universités à Sciences po lille alors qu’elle est nécessaire pour réunir la commission, et surtout, dans l’hypothèse où cette commission existe, nous nous interrogeons sur l’identité des étudiant.e.s qui y siègent…
Nous nous indignons donc que le directeur adjoint nous menace de sanctions disciplinaires de façon illégale, ( les établissement du supérieur doivent protéger l’expression syndicale et il est interdit de discriminer quelqu’un pour son engagement politique) pour condamner nos actions politiques, alors que l’école ne s’est toujours pas saisie de la question disciplinaire dans les cas de sexisme et de harcèlement !
Ce à quoi Mr. Benchendikh n’a pas vraiment su répondre, si ce n’est en réaffirmant que le 22 mars dernier, celui-ci ne faisait “qu’assurer l’ordre public”… En menaçant environ quarante de ses propres étudiant.e.s ?
Système de notation et amnésie
Un autre point que nous souhaitions voir à l’ordre du jour et qui malheureusement n’a pas été abordé officiellement, était bien évidemment le système de notation en première année. Nous avions, en commun avec les listes Up! et Paliens engagés, parlé à Mr. Lengaigne de notre souhait d’ajouter ce point, afin de voter une, voire plusieurs, motions visant à combattre les effets néfastes de cette notation, qui auraient pris effet dès le second semestre de cette année. Celui-ci nous avait assuré l’ajouter dans cet ordre du jour. Quelle surprise, alors que nous nous installions autour de la grande table de la salle du conseil, de ne pas voir ce point inscrit… La seule justification étant que Mr. Lengaigne, absent, n’aurait pas transmis ce point à l’administration !
Alors que c’est une question dont nous nous sommes saisi.e.s dès le mois de décembre, alors que nous avons eu plusieurs réunions auprès de l’administration à ce sujet et reçu de nombreuses plaintes des étudiant.e.s ayant reçu des “F” ( = 0/20), il paraît hallucinant que ce point soit “éjecté” du conseil d’administration si rapidement !
C’est pourquoi nous avons protesté contre l’éviction de ce sujet, longuement insisté et pris la parole avant de passer au point suivant, ce à quoi le Président remplaçant du Conseil, M. Dreyfus (également président du journal “Le Monde”) a répondu d’un ton lapidaire : “Eh ben c’est pas d’chance”.
Peu écouté.e.s, nous avons cependant obtenu une discussion avec Mr. Benchendikh à la fin de ce conseil, durant laquelle il nous a assuré que nous ferions bientôt une réunion de travail à ce sujet, qui se chargera d’écrire un document qui sera voté au C.A de juin, le but étant que les enseignant.e.s écrivent, tout du moins, un rapport lorsque ceux-ci mettent un “F”, donc un zéro, ainsi que nous l’avions proposé suite aux réunions précédentes avec le Directeur des études.
Mr. Benchendikh compte également réunir les étudiant.e.s qui ont eu des zéro par groupe de 10 afin de travailler avec eux, et de chercher des explications.
Nous restons dubitatif.ve.s puisque ce report à une réunion de travail retarde encore le travail que nous avions amorcé, (pénalisant de fait les étudiant.e.s pour les prochains partiels) et espérons qu’au second semestre, les enseignant.e.s s’engagent d’ores et déjà à écrire un rapport lorsque ceux-ci mettent un zéro à leurs étudiant.e.s, ce qui permettrait, d’abord, d’expliquer aux étudiant.e.s leurs notes, mais aussi de dissuader certainement certain.e.s enseignant.e.s de mettre des zéro à tout va sans que ça ne soit justifié.
Photocopies payantes
Pour revenir rapidement sur les autres points de ce conseil, l’un d’entre eux nous a particulièrement posé problème. Aujourd’hui, les photocopies et impressions à Sciences Po se font gratuitement, pour tout le monde et pour les étudiant.e.s de l’école. Normal, me direz-vous, puisque nous payons des frais d’inscription, il ne manquerait plus que l’on ait, EN PLUS, à payer pour imprimer nos exposés avant d’aller en cours. Et bien… C’est ce qui se profile.
L’administration a prévu de faire payer les extérieur.e.s pour chaque photocopie que ceux et celles-ci effectueront à l’IEP, et même d’instaurer un quota pour ses propres étudiant.e.s !
Pourtant, le bilan du budget et la présentation du compte financier effectué en début de conseil d’administration, ne laissaient apparaître aucun problème financier… Alors que la question de faire payer les extérieur.e.s est problématique dans le cadre du projet “bibliothèque ouverte” auquel nous participons, celle d’instaurer un quota pour ses étudiant.e.s, qui pourtant, payent déjà des frais de scolarité élevés, l’est encore plus !
Ce à quoi Mme Figueredo nous a répondu que la mise en place de nouvelles photocopieuses, “à badge” (c’est à dire permettant de contrôler qui imprime, et donc, de faire payer les extérieur.e.s), coûte plus cher et donc oblige à nous faire payer… Ce que nous payons donc, c’est la fermeture de nos imprimantes aux étudiant.e.s des autres facultés, et non l’impression en elle-même !
Le quota que l’administration comptait instaurer, de 300 copies, était en plus impensable au vu du nombre de photocopies que nous avons à effectuer tous les ans en conférence de méthode… Nous réclamons un quota de 900 copies, et c’est finalement le quota de 500 qui a été voté, encore insuffisant.
Payer pour recevoir son diplôme et Cour des Comptes
Quant au reste du C.A, nous avons appris que les tarifs pour recevoir son diplôme ont augmenté et sont passé de 8 à 12 euros, ainsi que les tarifs pour refaire sa clé lorsqu’une association les perd (de 12 à 40 euros), que l’année prochaine, il y aura une semaine en plus pendant les vacances de noël et qu’une responsable patrimoine et logistique a été embauchée récemment, et que la Cour des Comptes a ouvert un contrôle juridictionnel en novembre 2017 sur la comptabilité de notre cher IEP… À suivre !
En bref, un conseil d’administration mené à vitesse grand V, dont les sujets centraux ont été les “non-sujets” sur lesquels nous avons insisté.