L’Education Nationale, son personnel, les conditions de leur formation ainsi que les concours sont actuellement en pleine réforme.
Les étudiants du Master 1 des métiers de l’enseignement (SMEEF > Professorat des écoles et CPE) du Nord Pas-De-Calais, qui ont validé les 60 crédits nécessaires et qui ne sont pas admissibles suite à l’épreuve écrite des concours de recrutement ont appris le 18 juin dernier qu’ils auraient la possibilité entre :
– Recommencer un Master 1 (et pouvoir effectuer une préparation au concours), ce qui est inacceptable puisque la validation des crédits et la réussite au concours sont deux choses différentes. Il s’agirait d’un redoublement alors que le Master 1 a déjà été validé. De plus, les étudiant-e-s devraient repayer des frais d’inscription, et les modalités d’obtention des bourses CROUS dans un tel cas ne sont pas totalement claires (la situation étant très particulière, une bourse spéciale devrait être débloquée). Ils garderaient le bénéfice de leurs crédits mais ce serait une année perdue…
– Aller en Master 2, sachant :
- qu’ils/elles devront candidater (fournir une lettre de motivation, exposer un projet professionnel etc.), ce qui constitue une première barrière sélective
- qu’ils/elles n’auraient pas de cours pour les préparer au concours, ce qui leur revient à devoir faire un choix entre aller en Master 2 ou préparer le concours de recrutement. (Les écrits et oraux se dérouleront à partir de l’année prochaine en Master 1 alors que l’oral avait jusqu’à maintenant lieu en M2).
- qu’ils/elles devront trouver un stage, qui plus est nécessairement hors-éducation nationale, ce qui constitue une forte contrainte supplémentaire. De plus cela n’aurait pas forcément de rapport direct avec la formation qui leur est nécessaire ; adieu les écoles, bonjour les bibliothèques, le théâtre, les centres de loisirs etc.
Les étudiant-e-s concerné-e-s sont actuellement mobilisés et en colère, notamment à l’encontre de M. Pelayo, administrateur provisoire chargé de la mise en place des nouveaux ESPE.
De façon plus générale, les étudiant-e-s craignent également « que ce remaniement et cette volonté de sélection ne soient les prémices de modifications autrement plus dangereuses, qui verraient par exemple la suppression du concours pour instaurer un système à l’anglaise, où les étudiants seraient recrutés directement par les écoles à la sortie de leur formation et qui mèneraient ainsi à la disparition de l’enseignement comme service public. »
Lors de l’assemblée générale du 24 juin, les revendications suivantes on été votées:
– Ne pas empêcher l’inscription au M2 pour les étudiant-e-s ayant validé le M1
– Des moyens afin de permettre de bénéficier d’aménagements pour préparer au concours
– Que le calendrier des stages soit adapté, de façon à ce que les M2 non-admissibles bénéficient d’une préparation au concours lorsque les admissibles sont en stage.
– Que les stages se déroulent en école primaire !
Devant les possibilités laissées aux étudiant-e-s clairement contraires à leurs intérêts financiers et moraux, ainsi qu’au principe de non-sélection et à la qualité du service public de l’éducation, le syndicat SUD Etudiant-e soutient la mobilisation.
Nous sommes présent-e-s à leurs côtés et vous appelons à être nombreux au prochain rassemblement ainsi qu’aux actions qui suivront.
Rassemblement Mercredi 26 juin à 14h30 devant le Rectorat
Pour plus de détails :
http://iufmcollectif.wordpress.com/