IEP : Étudiants, ne soyez pas trop malades ! [Et plein d’autres infos sur des modifications prévues du règlement des études]


Les élus étudiants ont été réunis par la direction début juillet. Il s’agissait de leur « présenter » les modifications du règlement des études, qui sera voté en septembre. Voici les infos qui ont filtré. Si ces infos sont officieuses et provisoires, nous, SUD, n’avons aucun scrupule à les publier : c’est un moyen de faire du bruit pour, éventuellement, faire rejeter certaines modifications.

1) Le gros morceau : les absences

Tout le monde sait que le système des absences injustifiées tolérées (4) est inefficace et discrétionnaire : certains ont un peu plus et passent quand même en première session. Le personnel, excédé par la masse de « faux » certificats médicaux et autres justifications, souvent bidons, a fait savoir sa colère. A juste titre ! Rappelons que, du fait du manque de postes de personnels non-enseignants, le personnel de l’IEP de Lille se donne à fond ou est surexploité (selon les interprétations). Arrêtons d’opposer étudiants et personnels : on est dans le même sac (et parfois dans la même galère).
Mais est-ce une raison pour rendre le système plus lourd et plus répressif : NON. En bref, aux 4 absences « injustifiées » tolérées (qui pourraient par ailleurs passer à 3), la direction veut ajouter qu’un étudiant ne peut être absent à plus d’1/3 des séances d’un cours (confs de méthode ou équivalents) sous peine de passer aux rattrapages … que les absences soient justifiées ou non! Bref on a le droit d’être malade, hospitalisé ou élu étudiant … mais pas trop. Rappelons qu’en parallèle, il n’existe aucun statut d’étudiant salarié! à l’IEP. Sur ce dossier même Lille 2 est plus progressiste, c’est dire ! Grande école = pas de réglementation tant locale que nationale = souvent grandes régressions (si tant est que ce qui arrive au niveau national soit meilleur, ce qui est .. très rare).

Il faut néanmoins critiquer ce système de « contrôle des absences » de manière général. Défendre le système actuel c’est illogique (il ne marche pas) et insultant pour les revendications légitimes des personnels. Le contrôle des absences est selon nous inutiles : les étudiants absentéistes sont déjà de fait perdants aux partiels. C’est une démarche de déresponsabilisation : on n’est plus des enfants. De plus la comptabilisation des absences est une lourdeur en terme de travail pour les personnels : dans un IEP où ceux-ci sont submergés de travail, est-ce raisonnable de conserver un système dont l’efficacité n’est pas prouvée ? Car est-ce qu’en supprimant ce contrôle, on aura beaucoup plus d’absences ? Pas forcément : regardez certains Amphis bien bondés.

L’enjeu n’est pas seulement de faire rejeter la modification au CA, mais de réfléchir à quoi sert ce système. En effet, sans régime spécifique (étudiant malade, hospitalisé, salarié…), tout système de contrôle des absences sera critiquable et néfaste car injuste pour ces étudiants.

2) Les autres nouveautés

« Projet et carrière » : Il s’agira de 10 h de cours en 2A et 10h en 5A. En gros c’est de la découverte des métiers et de la rédaction de CV. C’est à la mode à la fac : on appelle ça PPE. Le côté positif est, qu’en 2A, le cours est « obligatoire » mais il s’agit d’un crédit « supplémentaire » comme le sport. En 5A il est intégré à la maquette (ce qui est plus contestable) mais laissé à la discrétion du directeur de master (ce qui permet quelque chose de plus « utile »).

Un problème : les entretiens individuels. De base ce n’est pas du tout une mauvaise idée. C’est plus efficace qu’un cours, cela permet d’aider chaque étudiant différemment : stage, master, conseils pour la recherche…
Mais le problème c’est la personne : il s’agirait de la responsable du « Career Center ». Sans nier ses qualités (on ne la connaît pas et on ne fait pas d’attaques ad nominem), elle vient d’une école de commerce (la SKEMA) qui place des gens dans des boîtes privées. Or à l’IEP, ce n’est pas (encore) le cas. Que connait cette personne sur les services publics, la recherche, l’enseignement, les concours administratifs ou européens, les ONG …. ? Croire qu’une personne, à forciori venue d’une école de commerce, pourra faire « conseillère d’orientation » de tout un IEP, c’est illusoire (ou alors autant recruté un vrai COPS, conseiller d’orientation du supérieur).

Outre des changements de directeurs de masters, on a appris quelques aménagements mineurs : la possibilité d’être exclu si on n’a validé ni la 3A, ni la 4A ou encore l’éventualité d’un cours obligatoire pour toute une majeure en 5A pour donner un peu de cohérence aux promos.

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