Contre le CPE/CNE, contre la généralisation de la précarité et contre les politiques réactionnaires : n’attendons pas le 7 mars !


Face à la colère de la rue, le gouvernement Villepin a fait passer sa loi sur l’égalité des chances en force, en recourant à l’article 49-3 et en évitant tout prolongement des débats devant le Parlement. Il est hors de question pour nous de céder à cette tentative de briser le mouvement de contestation légitime qui s’est monté partout en France pour faire barrage à la régression sociale, que constituent le CPE, l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit pour les jeunes dès 15 ans et encore le CDD sénior… La mobilisation qui a entrainé près de 400 000 lycéens, étudiants et salariés dans la rue de le 7 février dernier ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Partout en France, la mobilisation se poursuit : des facs en grève et bloquées à Toulouse, Rennes, Poitiers, Aix, Grenoble ; des voix de circulation coupées en Bretagne, une coordination nationale en marche et une mobilisation continue pendant les vacances scolaires pour sensibiliser l’ensemble des travailleurs à faire front, unis, face aux offensives gouvernementales répétées.

Il est temps pour nous de relancer cette mobilisation ! Sur la métropole lilloise, des lycéens, étudiants, précaires et salariés syndiqués ou non, se réunissent en assemblée générale depuis fin janvier. Depuis lors, l’AG n’a de cesse de relancer l’action et l’information : appel et participation à des manifestations, blocage et débrayage des lycées et des facs ainsi que les occupations d’ANPE le 7 février et le 16 février qui ont permis l’obtention d’informations et de chiffres clefs sur le chômage : radiations, sanctions, réorientations vers des boîtes d’insertion privées, annonces pour des CDI qui cachent en fait des CPE. Voilà le quotidien des demandeurs d’emplois et bientôt, de nous tous !

Il est temps que notre implication soit générale, et que nous renversions la tendance si nous ne voulons pas subir la loi patronale et la misère toute notre vie. Debout ! Passons à l’action !

Le jeudi 23 février Grève à Lille 3 et Assemblée générale à 12h30, amphi A

Le collectif des lycéens, étudiants, précaires et salariés en lutte sur la métropole lilloise soutenu par les syndicats étudiants CNT FAU, UNEF et SUD étudiant-e.

Appel national à la grève par la coordination nationale étudiante dès le jeudi 23 février (voir au verso)

Contact : agdelutte59@no-log.org

Article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

Appel de la coordination nationale de Rennes

Nous, étudiants délégués d’une trentaine d’universités mobilisées et en grève réunis en coordination nationale à Rennes 2 le samedi 18 février, sommes déterminés à poursuivre jusqu’au bout le combat pour le retrait pur et simple du CPE. Loin d’être une attaque isolée, le CPE fait suite à une longue série de contre réformes mise en place par le gouvernement qui n’a eu de cesse de détruire un par un nos acquis sociaux (retraites, assurance maladie…), de développer la précarité, de s’attaquer aux services publics et de dévaloriser nos diplômes (LMD, Pacte pour la recherche, loi Fillon sur l’école…).

Mais le CPE constitue une attaque sans précédent car il fait de la jeunesse une main-d’œuvre corvéable et jetable à merci. Jetable, car à tout moment, le jeune salarié pourra se faire licencier quasiment sans indemnité et quasiment sans préavis et surtout sans que l’employeur ait à justifier le motif de licenciement. Corvéable car le jeune salarié ne pourra plus défendre ses droits les plus élémentaires (paiement des heures supplémentaires, congés maladie, droit de grève) mais sera soumis au diktat de son employeur. Il constitue donc une précarisation inacceptable de nos conditions de travail et un cadeau fait au patronat en les exonérant des cotisations sociales qui permettent la redistribution et le partage des richesses.

Les conditions de vie, de travail et d’études se dégradent de plus en plus. Face à cette dégradation, qui a conduit à la révolte des banlieues de novembre dernier, le gouvernement a répondu par une véritable provocation, la loi dite « pour l’égalité des chances ». Celle-ci vise à rendre plus violente l’entrée des jeunes dans le marché du travail (apprentissage dès 14 ans, travail de nuit dès 15 ans, CPE…) et à rendre docile la jeunesse (renforcement des pouvoirs des polices municipales, suppression des allocations familiales et stages dans la police et l’armée pour les jeunes trop « turbulents »).

Le CPE fait suite à la mise en place par décret du CNE en août dernier. Villepin a promis la remise en cause prochaine du CDI, avant juin. Il est contenu dans cette loi pour laquelle le gouvernement à tout d’abord décrété l’urgence, puis utilisé le 49-3, niant ainsi tout débat démocratique pour tenter de museler une nouvelle fois la jeunesse de ce pays en passant en force par crainte des mobilisations des jeunes et des salariés.

C’est pourquoi nous réaffirmons notre détermination sans faille à continuer la lutte jusqu’au retrait pur et simple du CPE. Nous appelons ainsi toutes les universités et les lycées à se mettre en grève.

Nous réclamons donc :

  • Le retrait de la loi sur l’égalité des chances, dont le CPE fait partie (apprentissage à 14 ans, travail de nuit dès 15 ans…)
  • Le retrait du CNE
  • Un plan pluriannuel de création de postes à la hauteur des besoins dans l’éducation nationale

    Le mouvement doit se construire avec tous : salariés, étudiants, lycéens. C’est pourquoi nous soutenons l’appel pour la journée du 7 mars. Nous mettons tout en œuvre pour développer un mouvement d’ensemble, massif, seul à même de faire reculer le gouvernement.

    D’ici le 7 mars, nous relayons l’appel au 23 février lancé par l’assemblée générale de Rennes, pour laquelle nous appelons l’ensemble de la jeunesse à se mettre en grève et à manifester. De même, nous appelons à la mobilisation le 28 février afin de rythmer la mobilisation et demandons aux salariés et aux organisations de jeunesse de relayer cette date.

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