Mi-mars (ce sera sûrement soumis au vote en CA au mois de juin), la direction a dévoilé son projet de statut d’étudiant-e salarié-e, qui doit prévoir des aménagements spécifiques.
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Animés jusque là d’un faible espoir, nous sommes finalement déçus de constater que le statut proposé par la direction est vide et que rien n’a été retenu par rapport à la proposition conjointe des syndicats SUD et UNEF envoyée quelques semaines auparavant. Pour notre part, nous ne nous amuserons pas à négocier les virgules : la copie est à revoir.
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Les conditions pour bénéficier du statut
La proposition de la direction :
– Demande à faire dans les deux semaines après le début du semestre
– Un contrat de 15 heures hebdomadaire couvrant l’ensemble du semestre
– Possibilité de demander à bénéficier de l’aménagement si la situation de l’étudiant-e change plus tardivement dans le semestre
Cela concerne les étudiant-e-s salarié-e-s. Mais les aménagements valent aussi pour : les étudiant-e-s chargé-e-s de famille, les étudiantes enceintes, les étudiant-e-s handicapé-e-s, les étudiant-e-s sportif-ve-s de haut niveau.
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Nous proposions d’ouvrir des droits dès 8 heures d’activité professionnelle (ce qui est déjà pas mal…). En dessous de 8h : prévoir un aménagement spécifique si horaires de travail réguliers qui tombent pendant un cours.
Dans le statut proposé par la direction, ZÉRO aménagement sont prévus pour un-e étudiant-e employé-e moins de 15 heures par semaine !
Nous prévoyions enfin un délai d’un mois après le début du semestre pour effectuer les démarches.
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Les aménagements permis par le statut
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La proposition de la direction :
– De la 1A à la 3A : possibilité de changer de groupes de conférences. Pas de dispense d’assiduité sauf si les aménagements de l’emploi du temps ne sont pas possibles. Dans ce cas : accord du directeur des études et du/de la responsable de l’année (ça n’est donc pas automatique!).
– Pour le cycle master : identique mais on rajoute également « l’adaptation des choix des cours et des séminaires ».
Voilà ce à quoi a le droit un-e étudiant-e qui travaille plus de 15h par semaine ; c’est effectivement le minimum vital…
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Nous proposions :
– Des aménagements d’emploi du temps au-delà de 8 heures travaillées par semaine, avec priorité pour certains choix de cours
– Une dispense totale d’assiduité pour les « étudiant-e-s salarié-e-s », c’est à dire avec un contrat CDD ou CDI d’au moins 60 heures par mois ou 120 heures le semestre (ce qui se rapproche des 15 heures hebdomadaires de la direction).
N’oublions pas que le problème d’un emploi de 15 heures par semaine n’est pas seulement qu’il se superpose avec telle ou telle conférence de méthode mais qu’il entraîne aussi des déplacements, de la fatigue, etc.
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Bref, la proposition de la direction permet au mieux de mettre dans le règlement ce qui ne peut qu’être déjà appliqué au nom d’un peu de bon sens (il serait déjà très malvenu d’envoyer aux rattrapages un étudiant employé qui travaille chaque semaine pendant une conférence de méthode).
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Nous rajoutons que le but de notre proposition était bien d’essayer d’arriver à un accord convenable avec la direction et non pas d’envoyer des revendications dont on savait qu’elles ne seraient jamais reprises.
Au final, si la direction a voulu montrer des signes d’écoute, nous avons pourtant été aussi entendus que si nous avions proposé le déménagement sur Mars avant 2015.
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Nous demandons donc :
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1- Dans l’immédiat : de prendre réellement en compte le travail salarié, conformément aux propositions formulées (aménagements au-delà de 8h de travail salarié hebdomadaire, des dispenses d’assiduité déclenchées automatiquement et sans l’accord d’une « hiérarchie », etc.).
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2- De supprimer la phrase prévue dans le projet formulaire de demande pour bénéficier du régime : « Les étudiants boursiers ne peuvent pas prétendre au régime RSE, la présence aux cours étant obligatoire pour justifier du versement de leur bourse.» En l’état, cela signifie qu’un-e étudiant-e boursier-e handicapé-e ne peut bénéficier des aménagements ! Aussi, un-e étudiant-e salarié-e boursier-e n’aurait le droit à aucun aménagement, même hors-conditions d’assiduité !
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3– À plus long terme, nous rappelons enfin la nécessité d’en finir, de manière générale, avec le flicage de la présence aux cours (dans l’intérêt des étudiant-e-s, du personnel administratif et des enseignant-e-s).
Au vu de ce qui est proposé pour les étudiant-e-s salarié-e-s, ça n’est clairement pas la priorité…
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