Les temps sont durs pour les associations à Sciences Po Lille : fin de l’affichage libre, pression de la direction… Et problèmes budgétaires.
Jeudi dernier, avant les vacances c’est le président du prix Mirabeau qui contacte les élu.e.s étudiant-e-s de toute urgence : il lui manque près de 800 euros pour que la délégation lilloise puisse réciter sa prose à Rennes à envoyer avant le 23 février, date limite de candidature au prix. A qui la faute ? Un peu à la direction qui refuse de subventionner le voyage des étudiant-e-s sélectionné-e-s comme elle le faisait chaque année, mais aussi un peu à cause d’un quiproquo financier entre la Bureaucratie et l’association, qui a vu les 1000 euros, qu’elle croyait être destinés à ses trajets et hébergement, disparaitre dans la poche de Rennes en tant que cotisation pour l’organisation du prix Mirabeau.
Et le prix Mirabeau Lille se trouva fort dépourvu quand la bise fut venue…Association spéciale : procédure extraordinaire !
Le prix Mirabeau ne représente rien de moins que l’image de notre glorieuse école et Sciences Po Lille se doit de briller (au moins) aussi fort que le reste de la galaxie des IEP. Une demande de fonds spéciale a donc été demandée de la part de l’association auprès de M. Giuliana et rapportée auprès du Directeur. Du haut du quatrième étage ce dernier a donc daigné expliquer que si le déplacement de la délégation avait été
financé directement par l’administration les années précédentes, le « nouveau fonctionnement » voulait que «
tout se fasse par la CVA » pour une » meilleure orientation du budget de l’IEP « . Amen.
Même si, à notre sens, une association n’a pas à être avantagée par rapport à une autre en se voyant payer ses déplacements, ce « nouveau fonctionnement optimal » décidé par la direction pénalise l’association
sans que ses membres en aient été informé.e.s ou aient été consulté.e.s. Ce constat est le même que pour la suppression du contrat avec l’Univers décidée unilatéralement par le directeur sans consultation ni prévention des associations concernées (comme le BDA qui bénéficiait de ce partenariat et qui a été menacé de devoir annuler une séance). Les associations perdent petit à petit les aides de l’IEP autre que celles fournie par la CVA et nous avons des doutes sur le fait que l’argent économisé puisse être alloué à l’enveloppe de la vie associative. La direction a mis l’association du prix Mirabeau Lille dans une impasse et refuse d’assumer la situation, renvoyant donc le problème vers… Devinez qui ?
Les élu.e.s étudiant.e.s ! C’est tellement plus facile d’inviter les représentant.e.s étudiant.e.s à réfléchir à une «
procédure exceptionnelle et urgente » sans CVA régulière afin d’éviter de se mouiller dans cette affaire ! On se retrouve donc avec une patate chaude dans les mains sans avoir personne d’autre à qui la transmettre et avec une administration qui nous invite à mener une action contraire au règlement pour résoudre le problème.Alors comme on est bien gentil.le.s, on veut bien se pencher sur les soucis de l’administration et voici notre position : nous sommes prêt.e.s à permettre à l’association de financer son transport en urgence mais à la condition qu’elle réduise ses frais et que
d’autres associations puissent soumettre leurs projets lors d’une CVA extraordinaire.
En effet, il nous semble injuste de donner une somme importante pour un évènement concernant seulement 4 étudiant.e.s, après toutes les coupes dans les subventions que nous avons été contraint.e.s de faire à la dernière CVA. De plus, comme nous avons intégré malgré nous les règles de la sacro-sainte concurrence grâce au glorieux cours d’un aristotélicien cher à notre cœur, il nous a semblé qu’une association demandant seule des subventions avait plus de chance de les recevoir que celles qui ont été en concurrence avec une dizaine d’autres lors de la CVA. En effet, lors de la CVA le budget est limité et les demandes de subventions excèdent ce dernier systématiquement. D’où le fait que les élu.e.s étudiant.e.s doivent adopter une logique « d’austérité budgétaire » et donner aux associations des subventions largement inférieures à leurs demandes. Or, en faisant sa demande en dehors de ce contexte, le prix Mirabeau esquive cette situation et donc bénéficierait d’un
traitement privilégié en obtenant cette subvention de manière
informelle.
C’est pourquoi, par principe d’égalité, et sans jugement normatif envers le Prix Mirabeau, il nous semblait juste de convoquer une CVA exceptionnelle ouverte à tou.te.s., notamment pour les associations qui ont fait une demande dans les règles et qui se sont vues hautement désavantagées comme Iniciativa, RDVA ou le BDI.
Nous nous excusons auprès du Prix Mirabeau, et des autres associations insatisfaites de leurs subventions, de devoir pratiquer des mesures d’austérité, qui nous en sommes conscient.e.s ne permettent qu’aux étudiant.e.s les plus aisé.e.s financièrement de participer à ce type d’évènement. Tou.te.s les élu.e.s s’accordent d’ailleurs pour augmenter le budget de la CVA pour éviter cela. Et nous tenons à rappeler la responsabilité de la direction qui pousse les associations à ce genre de situations, tout en pratiquant des traitements de faveur.
PS : à l’heure où nous publions cet article, ce lundi, la majorité s’est accordée sur un montant 4 fois inférieur à celui demandé, un mail a été envoyé par un élu au directeur lui demandant de financer ce trajet (ce que nous approuvons), quelques réunions de couloir ont eu lieu entre élu.e.s et la Direction et évidemment notre demande d’une nouvelle CVA est restée sans réponse. Nous ne savons toujours pas si l’association aura ses subventions…To be continued!