Bonne nouvelle, l’IVG sera désormais remboursée à 100%, passé cette bonne nouvelle, rien de très original, le gouvernement cherche à équilibrer le budget de la sécurité sociale en augmentant les recettes et en limitant les dépenses.
Côté étudiant, on reste vraiment sur notre faim, le gouvernement n’envisage pas de réformer le système bancal régissant la sécurité sociale étudiante.
Pour rappel, le système étudiant créé en 1948 n’est pas géré directement par la sécurité sociale mais cette gestion est déléguée à des structures privées qui sont des intermédiaires entre la sécurité sociale et les étudiants. Ce système est d’autant plus absurde que 2 opérateurs sont en concurrence pour jouer ce rôle d’intermédiaire. Leurs profits étant directement liés au choix de l’étudiant pour tel ou tel opérateur réalisé au moment de l’inscription. L’étudiant est alors incité à faire un choix complètement irrationnel entre 2 opérateurs qui font exactement la même chose. Les 2 concurrents font alors tout leur possible pour convaincre l’étudiant de les choisir plutôt que leur adversaire.
Ces 2 structures usent bien sur de toute les malhonnêtetés possibles, il n’est rationnellement pas possible de choisir, tout se joue alors sur le bluff des vendeurs.
Surtout que ces vendeurs profitent de leur position pour vendre divers services plus ou moins inutiles aux étudiants.
Cette situation que nous dénonçons depuis longtemps a été mise en lumière il y a peu par l’UFC-Que Choisir dans une étude approfondie de la situation qui montre sans ambiguïté qu’une gestion directe ferait économiser 90 millions d’euros par an et permettrait aux étudiants de bénéficier d’un service considérablement amélioré.
Le gouvernement, informé de cette situation que nul ne conteste, a choisi…. de ne rien changer.
Le gouvernement qui semble chercher des économies un peu partout fait l’impasse sur 90 millions ?
Cela semble étrange, mais pas tant que ça quand on sait que le lobby des complémentaires santé auquel appartiennent ces intermédiaires de la santé étudiante, est très influent auprès des parlementaires et du gouvernement.
Donc au lieu de faire des économies en améliorant directement le service rendu (cas assez rare pour être signalé), le gouvernement choisit de faire plaisir à ce lobby et fait semblant de n’avoir rien vu. Pour le plus grand malheur des étudiants qui doivent supporter cette compétition artificielle entre opérateurs et ces multiples retards et complications administratives liées à la sous-traitance.
Il fut un temps où la sous-traitance de l’action publique était un outil essentiel du financement occulte des partis politiques, mais les choses sont sensées avoir changé de ce coté.
La simplicité d’une telle réforme et ses avantages évidents ne suffisant visiblement pas, il faudra, comme bien souvent, que les étudiants se mobilisent pour faire valoir leurs intérêts.