Ce vendredi 22 novembre, une réunion a eu lieu au CROUS de Lille suite aux mobilisations des semaines précédentes avec M. Parisis, directeur général du CROUS de Lille et 2 de ses collègues.
De notre côté étaient présents Solidaires Etudiant.es Lille, le SELA-CGT Nord, un étudiant d’un conseil de résidence et l’APU Fives.
Conditions des logements en Cité U
M. Parisis, dans un long monologue de 30 minutes nous a exposé la situation (en tout cas, ce qu’il a voulu nous dire) concernant les cité U dans le Nord Pas de Calais. Quelques éléments :
-Le CROUS de Lille a conscience de ses faiblesses et serait plus en difficulté que beaucoup des CROUS de France : moins d’accompagnement de l’État et des collectivités ici. On a 10 000 logement sur 19 villes et énormément de retard sur la réhabilitation de ceux ci. Il faudrait augmenter le parc mais on manque de moyens pourconstruire à cause de la mairie, de plus cela doit être fait par des bailleurs sociaux et le CROUS gère le locatif.
En effet, 20% du parc n’a jamais été réhabilité surtout celui de Lille à la Cité scientifique, Robespierre et Mousseron à Valenciennes. 2000 chambres sont en très mauvais état.
Le reste est selon lui de qualité correcte.
– Actuellement, il y a 600 logement en réhabilitation, surtout 3 bâtiments : à Bachelard et Boucher à Lille. Il faudrait 100 millions pour tout rénover, le plus difficile c’est de rénover des chambres sans mettre de personnes dehors. Cette année, Galois E, Galois C, Boucher I L K sont fermés pour travaux.
Cependant, en réhabilitant, il diminue le nombre de chambres car celles-ci seront plus grandes et donc plus chères: une chambre est construite pour deux chambres fermées.
Il y aura encore des chambres de 9m2 à Galois (environ 20%), mais de moins en moins… Le prix de celles-ci seront fixées à environ 200 euros.
Rénovation de Galois
Celle ci a été obtenue mais il faut compter 3 ans jusqu’à la fin des travaux. Aujourd’hui, le CROUS a l’engagement pour 8 bâtiments, les 4 actuels et 4 à venir. Il reste 2 bâtiments X et W au campus cité scientifique, qui appartiennent à l’université de Lille et qui doit les restituer.
Il y a aussi la question de la non mixité sociale et raciale dans ce bâtiment : le CROUS reconnaît qu’il y a une forme de ségrégation raciale à Galois, et a peur que si iels sont tous.te.s relogé.e.s en même temps dans un même bâtiment, il y aura toujours ce problème de mixité non respectée.
Mais le plus important c’est que ceux-ci soient vite relogé-e-s dans de bonnes conditions.
Le CROUS se dédouane complètement de toute responsabilité concernant cette situation de ségrégation raciale.
Problèmes rencontrés par les étudiant-e-s en cité U
Des machines à laver qui ne marchent pas, ainsi que le chauffage pareil et internet. Certain-e-s étudiant-e-s ont même dû prendre leur propre abonnement à internet et donc en payer deux. Quand il y a un problème, le CROUS dit aux étudiant-e-s d’appeler eux même les sociétés de sous traitance qui gèrent les machines à laver par exemple.
Revendication : Le CROUS doit les contacter lui même, c’est lui qui est responsable de gérer ces problèmes et le seul interlocuteur des étudiant-e-s
Réponse : Le CROUS s’engage à communiquer à tous ses agents et sa direction que c’est à eux de contacter les entreprises en cas de problème de ce type et non pas les étudiant-e-s. C’est aussi aux directions de suivre l’avancée travaux et à relancer les entreprises qui réparent.
La trêve hivernale en cité U
Tous les hiver, des étudiant-e-s se font expulser de leur logement, même en période de trêve hivernale. M. Parisis nous expose des raisons diverses à cela: loyers impayés, personnes qui ne sont plus étudiant-e-s, personnes qui ne respectent pas le règlement ou ont des comportements jugés violents, ou bien simple exclusion du CROUS qui peut mener à une expulsion si cette décision d’exclusion du CROUS n’est pas contestée.
Cependant, nous savons et avons déjà connu des cas d’étudiant-e-s exclu.e.s du CROUS et n’ayant jamais eu l’occasion de se défendre et de contester l’exclusion alors que ceux ci en ont le droit.
De plus, le CROUS passe par le tribunal administratif pour ce genre de problème, qui ne prend pas en considération d’autres motifs que la simple exclusion du CROUS pour acter une expulsion de la chambre, même en période de trêve hivernale.
Peu importe les raisons ou motifs, nous revendiquons qu’aucune personne ne devrait être expulsée et mise à la rue en période de trêve hivernale. Nous voulons également que chaque étudiant-e ait eu l’occasion de contester son exclusion, que plus d’information soit faite, et que le CROUS soit vigilant à ce que cela soit réellement respecté.
Après nos discussions, le CROUS s’est engagé à écrire un communiqué officiel, qu’il enverrait aux étudiant-e-s et membres du C.A l’engageant à n’effectuer aucune démarche d’expulsion chez un.e habitant.e de cité U lors de la trêve hivernale (pas d’envoi des huissiers ni de démarches d’expulsion). Il s’engage aussi à veiller à ce que chaque étudiant-e exclu.e du CROUS ait eu l’occasion de se défendre suite à une convocation de celui-ci. Que les démarches officielles soient réellement respectées.
Carte IZLY
Il n’y aura pas de 100 % IZLY dans le NPCD : Dans tous les restaurants universitaires, nous pourrons encore payer par carte bleue, toujours sous présentation du certificat de scolarité. Les étudiant.es qui ont payé 7€40 depuis début octobre dans certains RU, notamment à Valenciennes, alors qu’ils étaient etudiant.es avec un justificatif doivent demander leur remboursement.
Le CROUS doit faire de la communication à ce sujet parce que jusqu’il y a peu, celui-ci annonçait le passage au 100 % Izly. Il doit au plus vite retirer les affiches mensongères dans certains RU indiquant «paiement en carte IZLY ou 7€40».
Restaurants universitaires le soir
D’après M. Parisis, il n’y a presque personne qui va manger en restaurant universitaire le soir. Il y en a déjà deux d’ouverts à Loos et Cité scientifique. Pour nous, cela n’est pas suffisant : ce n’est pas le cas à Valenciennes et sur les autres campus lillois non plus. Certain-e-s étudiant-e-s habitent loin et n’ont pas les moyens de manger des repas chauds complets tous les soirs chez eux.
Le problème est d’être rentable pour le CROUS, mais une réflexion est amorcée de la part du CROUS sur le fait d’ouvrir un restaurant différent par soir à Lille, en alternant.
Que faire des invendus le soir ?
C’est impossible de donner les invendus des restaurants universitaires le soir car légalement le CROUS est responsable s’il les donne. C’est possible de les faire payer, éventuellement pour une somme modique comme 50 centimes ou 1 euro.
Le CROUS est intéressé par cette proposition. Pour voir comment la mettre en place, il va étudier comment ça a été fait dans la fac de Grenoble.
Conclusion
En résumé, une légère victoire pour les étudiant-e-s avec un engagement écrit du CROUS sur certains points, mais qui nécessite encore une grande vigilance de notre part.
Nous vous joignons l’ordre du jour du prochain Conseil d’Administration du CROUS, où Solidaires & CGT ont un élu mais aussi la lettre officielle du CROUS s’engageant à respecter la trêve hivernale. Le prochain CA sera donc l’occasion de continuer ces discussions fort intéressantes et vérifier que le CROUS maintient ses engagements.