Compte Rendu du CA du 10 Décembre 2020


L’Etablissement Public Expérimental : un projet de fusion trompeur et austéritaire 

 

Ce Conseil d’Administration a tout d’abord été l’occasion d’évoquer le sujet de l’EPE (ou Établissement Public Expérimental). 

Ce projet de fusion entre l’Université de Lille et différentes écoles de la métropole (dont l’IEP) est un projet de longue date, que les différents acteurs ont déjà évoqué. Dans le cadre de ce CA, nous avons donc enfin reçu le projet d’avant-statuts. Un deuxième document devait cependant nous parvenir dans la foulée du CA afin de nous donner différents éléments de contexte, mais nous n’avons toujours rien reçu. 

Un prochain Conseil d’Administration extraordinaire est censé se tenir le 18 janvier prochain. Ce futur CA est censé être l’occasion d’examiner les statuts complets de ce projet, mais également de faire des remarques et amendements sur ceux-ci. 

Nous nous opposerons bien évidemment à ce projet. En effet, il va dans le sens d’une libéralisation de l’Enseignement Supérieur et d’un désinvestissement de l’Etat. 

Loin de l’idée que nous nous faisons d’un IEP ouvert et plus proche de l’université, ce projet de fusion ne favorisera pas les étudiant-e-s mais au contraire va accroître le manque de moyens dédiés à nos établissements respectifs. Car à force de privatisation et d’autonomisation des facs, notamment au niveau du budget, celles-ci se voient contraintes à aller chercher des financements dans des appels à projets ; sous forme de label par exemple comme le I-DEX ou le I-SITE qu’a obtenu l’Université de Lille il y a quelques années. Ces derniers permettent d’obtenir un placement dit « d’excellence » à l’échelle nationale mais aussi d’obtenir de l’argent supplémentaire pour mettre en place de nouveaux projets.

Comme cela a été proposé au CA de l’Université de Lille, il a été proposé de réaliser un référendum ouvert à toustes les usager-e-s de l’IEP afin de connaître leur opinion sur ce projet d’EPE. Le directeur monsieur Pierre Mathiot a affirmé qu’il n’était pas contre que les élu-e-s organisent ce genre de référendum pour leur collège respectifs, mais qu’il ne souhaitait pas en organiser un ‘officiel’ et global. Il a par ailleurs été mis en avant que les référendums n’ont juridiquement aucune valeur et n’obligent en rien un vote au Conseil d’Administration qui reste seul décideur.

 

Devant ce projet qui une fois de plus va accroître l’austérité et le manque de moyens dans l’enseignement supérieur, nous continuerons à nous opposer vigoureusement et autant que possible à ce projet et nous avons par ailleurs publié très récemment un communiqué unitaire avec de nombreuses autres organisations étudiantes pour affirmer notre positionnement. Vous pouvez retrouver ce dernier ici : https://www.facebook.com/IlEtaitUneFoisSudALiep/posts/4038461339548149

 

Des informations sur la reprise des cours au second semestre

 

Un bilan a tout d’abord été fait sur la gestion globale du premier semestre notamment à l’aide de l’enquête réalisée par l’association de secourisme. Selon la direction, celle-ci a mis en avant que les élèves reconnaissaient les efforts faits par l’IEP. Ce point a ainsi été une occasion pour la direction de se féliciter de la bonne communication entre elle et les étudiant-e-s, et ce malgré le manque manifeste de clarté en termes de communication qui leur a été de nombreuses fois reproché. 

Cependant, la direction a reconnu deux points négatifs majeurs : les nombreux problèmes psychologiques des étudiant-e-s dû au confinement et la charge de travail beaucoup trop importante. Ces effets psychologiques négatifs ont incité la direction à ne pas donner de date de rentrée en présentiel car elle ne souhaite pas donner de faux espoirs aux étudiant-e-s. 

La direction a également rappelé qu’elle fera une fois encore un « appel à la mansuétude » concernant les partiels. Nous pensons cependant que cet « appel à la mansuétude » ne sera comme d’habitude que très peu écouté, même si nous espérons le contraire. 

 

Si nous saluons l’effort d’avoir mis en place des partiels asynchrones, nous resterons vigilant-e-s face à la notation des étudiant-e-s. Nous pensons qu’il serait totalement intolérable de mettre des étudiant-e-s en difficulté via des notes en dessous de la moyenne, comme cela a par ailleurs déjà été fait par des professeur-e-s en conférence de méthode. 

Comme l’a rappelé la direction pendant ce CA mais également comme diverses études l’ont montré, les effets psychologiques des confinements et de la crise sanitaire sont dévastateurs. Nombre sont les étudiant-e-s qui ont déjà abandonné ou sont en voie de décrocher. Nous comptons sincèrement sur la bienveillance des professeur-e-s et de la direction pour ne pas faire encore plus plonger les étudiant-e-s, mais nous n’avons que peu d’espoirs face aux plaintes déjà reçues après la fin du S1. 

 

Une section disciplinaire (enfin) en place

 

La section disciplinaire est enfin en mesure de se réunir. En effet, Sandrine Lévêque est devenue la présidente de cette commission qui se réunira dès le mois de Janvier, lorsque les nouveaux-elles élu-e-s étudiant-e-s seront installé-e-s. 

Nous espérons que cette section disciplinaire sera l’occasion de s’occuper des divers problèmes de harcèlement ou d’agressions qui régissent notre IEP, et non pas un énième outil de répression syndicale et militante. 

 

Des frais d’inscriptions scandaleux pour les étudiant-e-s chinois-e-s !

 

Nous avons profité de ce CA pour prendre la parole afin de dénoncer une situation inacceptable qui touche les étudiant-e-s chinois-e-s à l’IEP.

En effet, celleux-ci sont obligés de payer le maximum de frais d’inscription par an à l’IEP, soit 4 000€. Cette situation est parfaitement inégalitaire sachant que toustes les autres étudiant-e-s bénéficient de frais d’inscription modulés, c’est-à-dire qui dépendent de leurs revenus. Les étudiant-e-s chinois-e-s ne sont pas forcément riches, et ce système favorise évidemment les étudiant-e-s étranger-e-s fortuné-e-s au mépris de celleux aux revenus plus modestes. 

Ce système est défendu par la direction à l’aide de deux arguments :

1- il serait “impossible” d’évaluer ce que gagnent les parents des étudiant-e-s chinois-e-s. Il apparaît pourtant que cela l’est lorsque celleux-ci font des demandes individuelles à monsieur Mathiot pour avoir leurs frais d’inscription recalculés. Nous pensons que cela est un faux argument, et que des moyens doivent être mis afin de permettre l’application des frais modulés pour les étudiant-e-s chinois-e-s.

2- l’autre argument était le fait que les frais d’inscription élevés étaient gage de prestige à l’étranger. Là encore nous trouvons cet argument totalement déplacé venant d’une école publique qui se targue de promouvoir l’égalité entre ses étudiant-e-s. 

 

Nous demandons donc à ce que les frais d’inscription soient modulés pour les étudiant-e-s chinois-e-s comme c’est déjà le cas pour toustes les autres étudiant-e-s de l’IEP. Il est intolérable que des frais d’inscription aussi scandaleux soient appliqués au sein d’une école publique.

 

Une réforme du cycle master satisfaisante, mais le manque d’écoute des élu-e-s étudiant-e-s est à regretter 

 

Madame Anne Bazin a présenté les maquettes liées à la réforme du Cycle Master durant ce CA. Elle a également profité de son intervention pour mettre en avant que ce projet était le résultat d’un “travail collectif” et que leur approche avait été très “inclusive”. Nous avons cependant mis en avant que nous avions été déçus de la prise en compte des avis des élu-e-s étudiant-e-s pour cette réforme des masters qui avait été quasi-inexistante.

Nous saluons cependant plusieurs changements mis en œuvre pour cette réforme. 

Tout d’abord l’apparition d’un deuxième master de recherche, mais également des transverses sur les questions de l’écologie et des études de genre. Plus généralement, l’élargissement de l’offre pour les masters est une très bonne nouvelle. 

Ensuite, un grand oral qui ne sera plus réalisé à la fin de la première année de master avec un sujet très général comme c’était le cas, mais qui se déroulera au S3 et sera spécialisé selon le master. Nous continuons cependant à nous opposer à ce grand oral qui nous apparaît comme peu égalitaire et inutile dans la validation du master et des compétences.

Nous restons toujours méfiant-e-s concernant la sélection en master, qui pour l’instant est très flou et peu transparente. Durant les discussions concernant la réforme, il nous a été refusé que des étudiant-e-s assistent aux commissions de sélection. Le prétexte invoqué par Madame Bazin est que des étudiant-e-s n’ont pas à prendre part à la sélection d’autres étudiant-e-s. Si cet argument est entendable, il est peu honnête de le mettre en avant sachant que nous avons par plusieurs fois demandé à ce que les étudiant-e-s assistent aux commissions sans en prendre part mais seulement à titre informatif. 

 

Nous avons voté contre les maquettes de cette réforme à cause de la présence du grand oral. 

 

Une acquisition immobilière au service des usager-e-s !

 

Durant ce CA un point a été fait concernant l’acquisition par l’IEP d’un bâtiment entier. 

Pour rappel, l’achat de ce bien avait tout d’abord été présenté aux élu-e-s comme un bâtiment qui pourra servir aux étudiant-e-s notamment par exemple à travers la création d’une “Maison des associations”. Au fil des réunions, ce projet s’est fait plus flou jusqu’à, finalement, être présenté comme un bâtiment devant servir non seulement à la formation continue mais aussi au prestige de l’IEP en devenant une “Maison de l’Europe”. En somme, un projet peu inclusif et qui ne profite pas ou très peu aux usager-e-s de l’IEP. 

Nous avons donc une nouvelle fois rappelé notre souhait que cette acquisition immobilière soit au service des usager-e-s et non pas du prestige ou du porte-monnaie de l’IEP. 

 

CVA/CVEC :

 

Nous avons voté pour les montants alloués en CVA et CVEC. 

L’argent de la CVEC a notamment permis le doublement de l’offre pour les consultations Hapsy Lines avec la mise en place de trois créneaux de rendez-vous par semaine jusqu’à la fin de l’année. La CVEC a également pu financer l’achat de masques. 

 

Un nouvel appel d’offres pour Tremplin:

 

Un point était prévu pour parler d’un nouvel appel d’offres concernant la prépa en ligne Tremplin. Si nous saluons l’idée qu’une prépa en ligne existe afin de permettre une certaine égalité des chances, nous regrettons que son prix reste assez important et ce malgré l’existence de tarifs boursiers : 540€ pour les non boursier-e-s et 230€ pour les boursier-e-s. 

Nous considérons que cette prépa reste une sorte de business pour les IEP plus qu’un moyen d’améliorer l’égalité des chances entre les étudiant-e-s. Nous avons donc voté contre cet appel d’offre, et étions les seul-e-s à le faire.

 

Une gestion de la 3A compliquée 

 

Finalement, nous avons profité de ce CA pour intervenir sur deux sujets sur lesquels nous avions reçu plusieurs plaintes et demandes.

 

Tout d’abord concernant le gestion de la 3A par l’administration. Il était en effet remonté que les étudiant-e-s de deuxième année avaient été très stressés par cette nouvelle gestion et surtout par rapport au flou concernant la sélection, avec des propos qui changeaient selon les interlocuteur-trice-s. Il a également été mis en avant que pour éviter ce stress, des étudiant-e-s avaient dû créer un tableau informatif afin qu’un maximum de personnes puissent obtenir leur premier vœu. Nous avons donc demandé la création d’un groupe de travail, mêlant élu-e-s étudiant-e-s, membres du services des relations internationales, membre de l’équipe de direction et étudiant-e-s délégué-e-s de groupe de conférence de méthode pour que cette situation ne se reproduise plus.

 

Les réponses à notre prise de parole ont été très violentes, nos interlocuteurs-trices ayant beaucoup crié et ayant eu des propos très virulents. La direction s’est tout d’abord défendu en disant qu’elle était très à l’écoute des élèves et répondait à tous les questionnements. Monsieur Mathiot a également mis en avant que toutes les informations pour la 3A était sur le site et à jour, impliquant alors qu’il était de la responsabilité des étudiant-e-s de se renseigner. On nous a également accusés de faire de la “désinformation”, mais également que ce nouveau système avait été réalisé conjointement avec les élu-e-s étudiant-e-s de l’époque. 

 

Nous rappelons à la direction et à monsieur Mathiot qu’à l’époque des discussions sur cette réforme nous n’avions que deux élu-e-s étudiant-e-s sur neuf au Conseil d’Administration, mais également que nous avions voté contre ce nouveau système au CA du 10 octobre 2019. Nous rappelons également aux membres du CA que, comme le nom de la fonction l’indique, nous sommes des élu-e-s étudiant-e-s, et qu’il est totalement intolérable de subir une telle violence de la part de professeur-e-s adultes et responsables. Ce n’est pas parce que nous participons aux discussions que nous sommes d’accord avec ce que vous faites, et ce n’est pas parce que nous exprimons des questionnements sur votre façon de faire que nous méprisons le personnel enseignant et administratif qui s’occupe de ce travail. Le but des élu-e-s étudiant-e-s c’est avant tout d’écouter les étudiant-e-s et de faire remonter leurs questionnements. Il nous est difficile de réaliser cette mission quand les attaques se font systématiquement violentes et personnelles dès lors que nous prenons la parole. Nous n’arrêterons cependant pas de mener cette mission à bien, et nous condamnons fermement cette virulence.

 

Concernant le groupe de travail et malgré la virulence des réponses que nous avons reçues, nous sommes en train de rédiger un mail pour demander sa mise en place rapide et nous vous tiendrons au courant de la réponse reçue. 

 

Finalement, concernant la pérennité de la FIFB avec l’arrivée du BREXIT.

 

Après les réponses très virulentes de la part de la direction, nous avons pris la parole pour faire remonter les différentes interrogations que nous avons reçues d’étudiant-e-s en FIFB. Monsieur Mathiot n’a au départ pas voulu laisser s’exprimer notre élue, arguant qu’il savait déjà ce que nous allions dire. Il a fallu insister pour pouvoir parler, dans une intervention qui au final fut donc raccourcie. 

Nous avons notamment mis en avant les interrogations des étudiant-e-s en FIFB concernant la hausse des frais d’inscription au Kent suite au Brexit, mais également face aux nouvelles démarches administratives à réaliser. 

 

Là encore les réponses ont été assez sèches, on nous a accusé de dire des choses fausses. La direction est en fait incapable de comprendre que nous ne faisons que remonter les inquiétudes que les étudiant-e-s nous partagent, et que nous n’inventons pas cela pour les déranger. 

 

Bonne nouvelle cependant : après négociations, l’Université du Kent a accepté de ne pas augmenter ses frais d’inscription pour les étudiant-e-s de l’IEP, même après le Brexit. Monsieur Mathiot a également mis en avant qu’iels répondaient à toutes les questions des étudiant-e-s de FIFB par mail, et que donc les reproches étaient infondés, nous vous invitons donc à continuer d’envoyer des mails à monsieur Mathiot et à nous tenir au courant en cas de non réponse.

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