UNE DIRECTION QUI S’AUTO-CONGRATULE
Lors du CA du 09/03, un point sur la situation de l’école quant à la pandémie du Covid-19 a tout d’abord été présenté. La satisfaction globale de l’administration est de mise, avec un moment d’auto-congratulation où le bon fonctionnement de la stratégie de maintien du présentiel à l’IEP a été vanté, et ce, malgré un épuisement évident des étudiant-e-s quant à une charge de travail qui a augmenté et une pression financière et psychologique qui ne cesse de s’accroître. L’ouverture dans de bonnes conditions de l’étage de la BU a également été soulignée.
Il a également été porté à la connaissance des élu-e-s étudiant-e-s que celleux-ci feraient l’objet d’un entretien par l’inspection générale de l’enseignement supérieur, suite à une saisine de la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal. Cet entretien a lieu dans tous les IEP de France quant aux questions des VSS et de #sciencesporcs.
UNE SECTION DISCIPLINAIRE DIVISEE ET UNE EXCLUSION DE NOS REPRESENTANT-E-S
Le point suivant du CA fut celui de la modification du règlement intérieur (RI). Cette modification était essentiellement juridique afin de suivre les évolutions du Code de l’éducation, modifié en juin 2020, qui organise le fonctionnement des procédures disciplinaires, cadre que la CA ne peut pas définir par lui-même.
Nous avons cependant fait entendre notre voix sur des évolutions du nombre de membres et de la procédure qui nous paraissent abusives. D’une part, la section disciplinaire évolue dans un sens problématique au niveau de la représentation étudiante (réduction du nombre de membres, suppression des suppléant-e-s…) et de la rigueur des procédures . D’autre part, ces modifications du texte venaient valider a posteriori des décisions prises arbitrairement par la direction quant au nombre de représentant-e-s au sein de la section, ce qui relève d’un usage abusif du droit.
L’organisation du vote sur la section disciplinaire a d’ailleurs été un moment de grande surprise pour nos élu-e-s. En effet, la direction a décidé la veille du scrutin d’appliquer une dérogation modifiant le nombre de membres de la section, y compris chez les représentant-e-s étudiant-e-s. Auparavant au nombre de 8 élu-e-s étudiant-e-s, la direction a décidé de passer à 4 et ce sans consulter personne et encore moins le Conseil d’Administration qui a finalement dû voter ce changement après son application, alors que l’initiative revenait au CA et qu’à cette période, le règlement intérieur (non-actualisé) ne l’autorisait pas encore..
Plus encore, alors que nous pensions avoir quelques sièges assurées du fait de notre majorité d’élu-e-s en CA nous avons eu la surprise de constater que les trois autres listes étudiantes (Alter eco, Avenir SPL et Ensemble SPL) s’étaient en fait consultées au préalable et donc décidées de voter main dans la main. En conséquence, nous n’avons obtenu aucun siège, chose qui n’aurait pas pu arriver sans le changement de règlement appliqué par la direction. Nous ne ferons pas le lien entre la rapide décision de la direction et cette surprenante alliance des autres élu-e-s de peur d’être taxé de diffamatoire, il n’empêche que le timing était intéressant à observer.
Plusieurs semaines après, nous sommes toujours très choqué-e-s de ce revirement et encore plus venant de listes se revendiquant comme “sociales”, voire “de gauche”. Ce tour de passe-passe réglementaire est encore plus choquant en sachant que cette section disciplinaire va être utilisée pour régler les problèmes de VSS au sein de l’IEP que la direction a laissé traîner pendant des années en ne souhaitant pas organiser une section disciplinaire. Nous regrettons de n’avoir aucun droit de regard dessus et condamnons fermement cette attitude des autres élu-e-s.
VALORISATION DE L’ENGAGEMENT ASSOCIATIF, OU COMMENT TRANSFORMER L’ASSOCIATIF EN GUERRE DES POSTES
Le CA s’est conclu sur la question de la valorisation de l’engagement associatif, idée défendue par la liste Avenir SPL. Nous nous sommes opposé-e-s à cette valorisation ; en effet, pour nous, la vie associative ne devrait pas être quelque chose que l’on fait uniquement pour son CV. De plus, il s’agit de comprendre que valoriser l’engagement associatif se fera nécessairement au détriment de la bonne ambiance et du bon fonctionnement des associations, au travers des luttes de pouvoir pour les bureaux. Valoriser cet engagement, c’est lui retirer toute son essence et surtout léser les étudiant-e-s qui ne peuvent, par des contraintes matérielles, professionnelles, ou encore psychologiques, ou ne veulent s’y impliquer, et donc perpétuer des inégalités. Notre voix fut cependant écartée des débats, et il fut convenu que des rencontres plus régulières seraient établies avec les ambassadeur-rice-s de majeures pour mettre en place cette valorisation.
CALENDRIER UNIVERSITAIRE
Lors du point sur la direction des études, nous avons demandé une clarification pour les examens de premier cycle, et surtout l’émission d’un mail de manière à ce que les modalités soient fixées, pour que les étudiant-e-s puissent bien quitter leurs logements. Nous avons également approuvé la modification du calendrier universitaire, qui permet de conventionner les stages de 5A plus longtemps, une mesure nécessaire pour pallier aux complexités liées à la situation sanitaire. Par ailleurs, il a été voté, avec notre soutien, le maintien de la semaine de révision dans le calendrier des études de l’an prochain.
FONCTIONNEMENT DU CONCOURS COMMUN
Lors du CA, Pierre Mathiot s’est exprimé sur le nouveau fonctionnement du concours commun décidé dans le cadre de la situation sanitaire exceptionnelle. Nous nous sommes opposés par le vote aux changements de règlements, dans la mesure où les dossiers sont profondément discriminatoires, et qu’il nous a été annoncé la pondération des notes en fonction des résultats au bac de chaque lycée. Ce système de sélection favorise d’autant plus la reproduction sociale, ce qui ne sera pas arrangé par la majoration des notes des élèves de classes européennes ou internationales. La majoration des notes des élèves participant au programme PEI est intéressante mais sera très loin de compenser le classement favorable aux plus aisé-e-s.
DÉSENGAGEMENT DE L’ETAT ET FORMATION CONTINUE
En termes d’affaires financières, le sujet principal au CA était l’approbation du compte financier de 2020, qui vient confirmer quel a été le budget utilisé pendant l’année précédente. Nous avons voté contre ce budget :
Tout d’abord puisqu’une part des revenus vient maintenant de la formation continue, une part méconnue de l’IEP, qui mérite pourtant que l’on s’y intéresse. En effet, loin de ce que devrait être une vraie formation continue, un droit pour toustes au cours de leur carrière, celle de Sciences Po Lille consiste en des services payants fournis à des administrations, sans contrôle réel de qualité. C’est en vérité là, conformément aux injonctions du ministère, un moyen de créer des sources de financements propres. Ces financements supplémentaires pallient le désengagement de l’Etat, et viennent donc confirmer les baisses de moyens consacrés aux étudiant-e-s.
D’autre part, puisque dans la même logique, les frais d’inscription ont été augmentés l’an dernier, mesure à laquelle nous nous opposons pleinement.
Deux autres thèmes ont été discutés en annexe : nous nous sommes opposé-e-s, pour les raisons citées plus haut, à la création de deux nouvelles formations continues. Enfin, le sujet de l’achat immobilier est revenu sur la table. Cet achat, dont nous vous avions déjà parlé l’an dernier, a finalement été annulé. Toutefois, Pierre Mathiot a abordé un potentiel nouvel achat immobilier au prix de deux millions d’euros. Nous nous opposons à l’engagement de tels projets, de telles sommes étant certainement plus utiles pour diminuer les frais d’inscription. Par ailleurs, aucune garantie n’a été faite aux étudiant-e-s sur l’usage de ces nouveaux locaux, qui n’ont pas pour but premier de constituer de nouvelles salles de classe ou locaux associatifs.
Deux derniers votes ont enfin été conclus : nous nous sommes abstenu-e-s à la proposition de mécénat de la MAIF pour PEI, car nous nous opposons au désengagement de l’Etat et aux financements privés de l’enseignement, mais nous n’avons pas voté contre afin de ne pas pénaliser le programme PEI, qui reste un outil aidant les élèves les moins favorisé-e-s. Nous nous sommes également abstenu-e-s par rapport aux mises à jours des tarifs, puisque nous ne validons pas les frais d’inscription encore élevés au concours commun, particulièrement chez les boursier-e-s.